Chaque jour, la vie des personnes touchées par un handicap psychique est perturbée, du fait de l’altération de leurs capacités cognitives et émotionnelles. Ce trouble ressenti peut fausser leur perception, leur jugement et leurs interactions sociales, et complique la gestion de leurs activités quotidiennes. Selon les données de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 1 personne sur 4 en Europe connaîtra des troubles psychiques au cours de son existence. D’où la nécessité d’une prise en charge adaptée et d’une sensibilisation accrue.
La reconnaissance et la compréhension du handicap psychique sont essentielles pour l’élaboration de politiques inclusives et pour lutter contre l’exclusion, souvent liée à ces troubles. Depuis 1992, la Fondation Française de l’Ordre de Malte soutient des actions pour aider les personnes en situation de handicap. Loin des idées reçues, quelles sont les choses à savoir sur le handicap psychique ?
Définition du handicap psychique
Ce handicap se caractérise par les altérations cognitives et émotionnelles. Il ne touche pas les capacités intellectuelles de la personne, mais plutôt la façon dont elle les met en œuvre. En réalité, le handicap psychique est la conséquence de maladies psychiques telles que la dépression, la schizophrénie ou les troubles bipolaires.
Ces pathologies affectent la pensée, l’humeur et le comportement, et perturbent ainsi la vie quotidienne des personnes concernées, de cette manière :
- Altérations cognitives : les personnes touchées peuvent éprouver des difficultés de concentration, de mémoire et de prise de décision, ce qui complique l’exécution des tâches quotidiennes et professionnelles.
- Instabilité émotionnelle : les fluctuations émotionnelles intenses, comme les phases de dépression ou d’euphorie, impactent fortement l’équilibre personnel et social des individus.
- Difficultés sociales : la capacité à interpréter correctement les signaux sociaux est souvent modifiée, ce qui entraîne des interactions complexes et parfois des situations d’isolement.
- Perception de la réalité : certaines maladies psychiques sévères peuvent induire des hallucinations ou des idées délirantes, en modifiant la perception de la réalité.
La reconnaissance du handicap psychique est essentielle pour améliorer l’intégration des personnes atteintes dans tous les aspects de la vie sociale et professionnelle.
Les causes du handicap psychique
Le handicap psychique est le fruit de maladies psychiques, qui peuvent elles-mêmes être causées par différents facteurs, regroupés en plusieurs catégories :
- Origine génétique : certaines prédispositions héréditaires peuvent augmenter le risque de développer des maladies psychiques. Des antécédents familiaux de troubles tels que la dépression ou la schizophrénie doivent en effet alerter.
- Facteurs environnementaux : des événements stressants, comme des accidents, des traumatismes, un deuil ou un contexte violent, peuvent déclencher ou aggraver des maladies psychiques. Les conditions de vie, y compris l’isolement social, influencent également la santé mentale.
- Causes biologiques : des déséquilibres chimiques dans le cerveau, souvent liés à des neurotransmetteurs, sont fréquemment associés à des troubles psychiques. Ces altérations peuvent affecter la régulation de l’humeur et des comportements.
- Modes de vie : l’abus de substances stupéfiantes ou hallucinogènes, un manque d’exercice physique ou un sommeil insuffisant peuvent exacerber, voire déclencher des problèmes psychiques.
Comprendre ces causes est essentiel pour le diagnostic et la mise en place de traitements adaptés pour mieux soutenir les personnes affectées.
Quels sont les différents troubles associés au handicap psychique ?
Les troubles associés au handicap psychique sont divers et touchent l’humeur aussi bien que la personnalité, ou peuvent relever de la psychose.
Troubles de l’humeur
Les troubles de l’humeur, comme la dépression et le trouble bipolaire, affectent profondément les émotions et le comportement. La dépression est caractérisée par une tristesse persistante, un manque d’énergie et une perte d’intérêt pour les activités quotidiennes. Cela peut entraîner des troubles du sommeil, des difficultés de concentration et un sentiment de désespoir.
Le trouble bipolaire, quant à lui, se manifeste par des fluctuations entre des épisodes dépressifs et des périodes de manie ou d’hypomanie. Dans ce cas, la personne ressent une énergie excessive, une euphorie ou une irritabilité accrue, accompagnées parfois de comportements impulsifs. Ces variations d’humeur peuvent perturber les relations interpersonnelles et nécessitent une prise en charge adaptée pour stabiliser l’humeur et améliorer la qualité de vie.
Troubles de la personnalité
Les troubles de la personnalité, comme le trouble de la personnalité limite ou trouble borderline, se manifestent par des comportements instables et des difficultés dans les relations interpersonnelles. Les personnes atteintes de ce trouble éprouvent souvent des émotions intenses et changeantes, avec des réactions impulsives qui peuvent perturber leurs relations sociales et professionnelles.
Leur gestion des émotions est souvent problématique, ce qui complique les interactions avec les autres. Les individus atteints peuvent également présenter une image de soi fluctuante et des peurs d’abandon, exacerbant encore plus leurs comportements impulsifs et instables. La thérapie comportementale dialectique (TCD) est fréquemment recommandée pour aider à gérer ces symptômes.
Troubles psychotiques
Les troubles psychotiques, comme la schizophrénie, se caractérisent par des perceptions déformées de la réalité. Les symptômes incluent des hallucinations, des délires et des pensées désorganisées, rendant difficile la distinction entre le réel et l’irréel. Ces manifestations perturbent la vie quotidienne et affectent les relations sociales, comme la capacité à travailler.
Son traitement spécialisé combine généralement des médicaments antipsychotiques à une thérapie. Il est indispensable pour gérer ces symptômes et améliorer la qualité de vie des personnes touchées, ainsi que de leur entourage. Le soutien familial et de l’entourage joue aussi un rôle fondamental dans l’accompagnement des personnes en souffrance.
La complexité du diagnostic
- Diagnostiquer un handicap psychique est un processus complexe en raison de la diversité des symptômes et de leur variabilité d’un individu à l’autre. Les maladies psychiques, telles que la schizophrénie, la dépression ou le trouble bipolaire, se manifestent par des signes différents, nécessitant une évaluation minutieuse de la part des professionnels de la santé mentale.
- Les outils diagnostiques, comme les entretiens cliniques et les évaluations psychologiques, sont essentiels pour établir un diagnostic précis. Il convient de différencier les troubles psychiques d’autres pathologies ou troubles neurologiques pouvant présenter des symptômes similaires, afin de prévenir les erreurs de diagnostic.
- La stigmatisation associée aux maladies psychiques peut également compliquer le diagnostic, car certaines personnes qui en souffrent hésitent à chercher de l’aide ou à exprimer pleinement leurs symptômes. Cette réticence peut retarder l’identification des troubles, en impactant négativement la prise en charge. Une relation de confiance entre le patient et les professionnels est donc primordiale.
- De plus, les comorbidités, où plusieurs troubles coexistent, ajoutent une complexité supplémentaire. Par exemple, la dépression est souvent associée à des troubles anxieux, nécessitant une approche thérapeutique intégrée. Une évaluation précise des interactions entre ces troubles est essentielle pour un traitement efficace.
- L’importance d’un diagnostic précoce ne doit pas être sous-estimée. Il permet de mettre en place des interventions adaptées qui améliorent significativement la qualité de vie des personnes concernées. Un suivi continu et une réévaluation régulière sont également nécessaires pour ajuster les traitements en fonction de l’évolution des symptômes.
- En fin de compte, un diagnostic précis contribue non seulement à soulager la souffrance, mais aussi à réduire la stigmatisation liée aux maladies psychiques, en favorisant une meilleure compréhension de ces conditions complexes.
Comme nous venons de le voir, le handicap psychique est un sujet complexe, qui nécessite compréhension et sensibilisation. Reconnue d’utilité publique, la Fondation Française de l’Ordre de Malte s’investit en soutenant les personnes touchées par le handicap. Elle a notamment apporté son soutien à la Fondation Aznavour qui accompagne des projets en Arménie pour améliorer la prise en charge de la santé mentale. Cette aide permet d’offrir de meilleurs équipements et de garantir un accès aux soins aux malades dans un pays où le sujet reste à ce jour stigmatisé.
La Fondation Française de l’Ordre de Malte se mobilise depuis sa création pour soutenir des actions au service des plus vulnérables et favoriser l’inclusion des personnes en situation de handicap. Si vous souhaitez aider à mettre en œuvre ses projets, vous pouvez soutenir la Fondation.
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