Un enfant sur 4 âgé de moins de 5 ans dans le monde souffre de malnutrition. Celle-ci est responsable de près de la moitié de la mortalité infantile. L’Afrique est particulièrement touchée du fait d’une grande pauvreté, de la faim et la maladie. Les enfants n’ont pas accès aux services de base tels que les soins de santé mais également les aliments sains et nutritifs. Les associations et fondations se mobilisent alors pour lutter contre une malnutrition sévère dans les pays concernés.
Quelles sont les principales causes de malnutrition infantiles en Afrique ?
La malnutrition comprend une alimentation mal équilibrée au niveau de la quantité ou de la qualité. Jusqu’à ses 5 ans, l’enfant a des besoins nutritionnels spécifiques. En cas d’insécurité alimentaire, son développement sera retardé.
S’agissant de sous-nutrition chronique ou aiguë, les enfants ont une taille insuffisante avec un retard de croissance ou un poids insuffisant, par rapport à leur âge.
Les enfants peuvent avoir des carences en micronutriments avec un apport insuffisant en vitamines et minéraux. Les plus préoccupantes étant celles en vitamine A, en fer et en iode. Si les carences s’aggravent, le système immunitaire de l’enfant s’affaiblit et le risque de mortalité infantile s’avère très élevé. Les enfants souffrant de malnutrition ont bien plus de risque de mourir que ceux ayant une alimentation adéquate. Il existe aussi une malnutrition en lien avec un excès pondéral ou une obésité, facteur clé à l’origine de maladies comme le diabète.
La malnutrition peut entraîner de graves anomalies du développement physique et mental chez les enfants malnutris. Leurs performances cognitives sont amoindries et ils ont de graves difficultés d’apprentissage. De mauvaises conditions sanitaires et d’hygiène contribuent aussi à affaiblir le système immunitaire. Elles peuvent provoquer une inflammation chronique de l’intestin connue sous le nom d’entéropathie environnementale pédiatrique (PEE). Plus de 75% des enfants dans les pays en développement en souffrent. Il s’agit de l’une des causes majeures de la malnutrition.
Quels sont les pays les plus touchés et pourquoi ?
Les conflits armés ont entraîné des déplacements massifs de population limitant l’accès aux services sociaux de base et entraînant une augmentation de la malnutrition infantile.
La hausse de l’insécurité alimentaire et des prix des denrées affecte également la qualité de l’alimentation des jeunes enfants au Sahel. 82% sont en situation de pauvreté alimentaire, ce qui signifie qu’ils ne sont pas nourris avec le régime minimum dont ils ont besoin, explique l’Unicef. Le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance a alerté sur ce danger notamment au Burkina Faso, Mali et Niger, des pays pauvres qui ont des problèmes de sécurité. L’insécurité et les conflits croissants signifient que la vulnérabilité augmente dans la région et qu’il est de plus en plus difficile d’aider les communautés dans les zones isolées.
Dans la Corne de l’Afrique, les graves conditions de sécheresse ont entraîné une hausse de la malnutrition. Aussi, plus de 1,7 millions d’enfants en Éthiopie, au Kenya et en Somalie ont besoin d’un traitement urgent contre la malnutrition aiguë sévère d’après l’UNICEF.
Selon l’Organisation des Nations Unies (ONU), cette partie de la région est confrontée à la pire sécheresse depuis au moins 40 ans alors qu’une autre partie a été touchée par des inondations, entraînant une faim généralisée.
Par ailleurs, les épidémies aggravent la malnutrition dans plusieurs pays d’Afrique. L’Éthiopie, l’Ouganda, la Somalie et le Kenya notamment sont aux prises avec des épidémies de rougeole et de choléra. Selon l’Organisation mondiale de la santé, la combinaison de la malnutrition et de la rougeole peut être mortelle. Un enfant mal nourri ayant beaucoup plus de chances de mourir de la maladie. Pour l’OMS, il est donc urgent de prévenir l’insécurité alimentaire extrême et combattre la malnutrition aiguë.
Les progrès en terme de malnutrition infantile
Selon l’Onu, un grand nombre de décès pourraient être évités notamment grâce à un accès équitable à des soins de santé de qualité, aux vaccins, à une alimentation adéquate et à de l’eau potable.
L’Ordre de Malte se mobilise alors pour lutter contre la malnutrition. La Fondation Française de l’Ordre de Malte accompagne ainsi des centres de santé au Cameroun, en Côte d’Ivoire et au Sénégal notamment qui portent une attention particulière à la mère et à l’enfant avec des programmes de Protection Maternelle et Infantile (PMI). Dans ces établissements, les enfants malnutris et les femmes enceintes sont accompagnés. Ils mettent en œuvre la distribution d’aliments thérapeutiques, de vitamines et de micronutriments. Certaines structures vaccinent les enfants pour les protéger de maladies qui pourraient les affaiblir davantage.
L’Ordre de Malte met en place via ses différents programmes dans les établissements de santé des actions pour sensibiliser les familles à une alimentation saine pour l’enfant. Si elles le peuvent, les mères sont encouragées à allaiter leur bébé exclusivement au sein pendant les six premiers mois comme le recommande l’OMS. L’allaitement maternel apporte en effet au bébé des soins optimaux et son système immunitaire peut bien se développer. L’alimentation des mères est également déterminante. Dans les pays d’Afrique où la malnutrition infantile est élevée, les populations mangent trop de glucides et trop peu de vitamines. Peu de légumes ou de fruits sont consommés. Des initiatives au démarrage à l’agriculture, sous forme de semences ou de matériel agricole sont aussi encouragées.
Du fait du changement climatique, de la crise économique, de l’instabilité politique et de l’augmentation de l’insécurité dans un grand nombre de pays d’Afrique, les niveaux de malnutrition infantile restent élevés. Les stratégies avancées déployées par l’Ordre de Malte dans les centres de santé visent à optimiser la prise en charge de la malnutrition pour pouvoir soigner un nombre plus important d’enfants et la prévenir davantage.