Épicerie solidaire : comment ça fonctionne ?

Qu’est-ce qu’une épicerie solidaire ?

Une épicerie solidaire est un commerce de proximité destiné aux personnes en situation de précarité. Elle propose des produits alimentaires et d’hygiène à prix réduits (entre 10 % et 30 % du prix du marché), permettant aux bénéficiaires de faire leurs courses librement, tout en préservant leur dignité. Ces structures ne se limitent pas à l’aide alimentaire : elles sont aussi des lieux d’écoute, de conseil et de convivialité. L’Ordre de Malte met le lien social au cœur de ses dispositifs, où les bénévoles accueillent les bénéficiaires avec bienveillance et proposent parfois des moments de partage autour d’un café. Ces lieux de veulent des espaces de vie où chacun peut retrouver un peu de normalité dans une période difficile. Il s’agit d’une action sociale et solidaire devenue cruciale face à la hausse de la précarité en France. 

©OrdreDeMalteFrance

 

Différences avec l’aide alimentaire classique

Contrairement à l’aide alimentaire traditionnelle, souvent gratuite et standardisée, l’épicerie solidaire repose sur le principe du libre choix et de la participation financière. Cela permet aux bénéficiaires de redevenir acteurs de leur consommation, favorisant leur autonomie et leur estime de soi.
Environ 620 épiceries solidaires sont recensées en France métropolitaine et en Outre-mer, selon l’Observatoire des Épiceries Solidaires 2025 publié par ANDES (Association Nationale de Développement des Épiceries Solidaires). 
La Fondation Française de l’Ordre de Malte soutient La table de Malte à Marseille ouverte en 2024. Cette épicerie solidaire située dans un quartier défavorisé de la ville propose des produits frais, secs et d’hygiène. Elle fonctionne avec un système de points basé sur les ressources du foyer. Les bénéficiaires sont reçus sur rendez-vous, et peuvent constituer librement leur panier. L’objectif est de favoriser une alimentation saine et durable, tout en créant du lien social pour les personnes démunies souvent isolées.

 

Qui peut en bénéficier ?

Les épiceries solidaires s’adressent à un public en difficulté quel que soit l’âge et la condition.

Critères d’éligibilité à l’épicerie solidaire

L’accès est surtout conditionné à une orientation par un travailleur social (souvent du CCAS), sur la base d’un dossier comprenant des justificatifs de revenus, de charges et de situation familiale. Il faut pouvoir déterminer l’éligibilité du bénéficiaire, le critère principal étant le reste à vivre, c’est-à-dire ce qu’il reste après avoir payé les charges fixes (loyer, électricité, etc.). Ce restant doit souvent être inférieur à un seuil. Une carte d’adhérent peut être délivrée pour accéder aux services de l’épicerie. Cette aide se veut temporaire, généralement pour une durée de 3 à 9 mois, renouvelable selon les besoins. En plus de répondre à une urgence, un accompagnement social peut être proposé.

 

Publics concernés : étudiants, familles, retraités, etc.

En France, les publics en situation de précarité regroupent des personnes confrontées à d’importantes difficultés qui compromettent leur accès aux besoins essentiels. Il s’agit des travailleurs pauvres dont les revenus ne suffisent pas à vivre décemment, ou de personnes sans emploi dont le RSA ne suffit pas pour les dépenses du quotidien. On compte aussi de plus en plus d’étudiants qui ne peuvent pas se nourrir correctement. Après avoir payé leur loyer et leurs charges, ils ne disposent que de très peu de moyen pour faire leurs courses. La situation représente alors un danger pour leur santé physique et mental avec un risque accru d’isolement.
Les familles monoparentales représentent par ailleurs une part significative des bénéficiaires des épiceries solidaires. Les personnes âgées avec de faibles pensions et les personnes sans domicile fixe sont également fortement touchées. À cela s’ajoutent les demandeurs d’asile, les personnes en situation de handicap et celles en rupture de droits sociaux. Ces publics sont souvent confrontés à l’isolement, au non-recours aux aides et à une grande instabilité. Les épiceries mises en place par l’Ordre de Malte permettent aux personnes vulnérables de bénéficier d’un soutien nécessaire dans un climat bienveillant.

 

Comment fonctionne une épicerie solidaire ?

Le fonctionnement repose sur une gestion associative avec des bénévoles au service des bénéficiaires. Il y a un approvisionnement varié et une organisation rigoureuse. La table de Malte propose des produits frais, secs et non-alimentaires (hygiène corporelle et produits ménagers), ainsi que, parfois, des articles de puériculture. Cette épicerie est la première dans le réseau de l’Ordre de Malte en France, à disposer d’un étalage de produits en libre-service s’apparentant à un commerce de proximité. L’équipe de bénévoles accueille jusqu’à 6 personnes par après-midi. Tous ont été formés par l’association sur la sécurité alimentaire. Dans la plupart des épiceries solidaires, l’approvisionnement se fait via les producteurs locaux favorisant les circuits courts, les banques alimentaires, les commerces et artisans qui donnent leurs invendus.
L’Ordre de Malte met à disposition dans ses épiceries, des produits de qualité, souvent issus de filières locales, pour garantir une alimentation saine et équilibrée.

 

Où trouver une épicerie solidaire ?

Les épiceries solidaires sont présentes dans de nombreuses villes et zones rurales, grâce à l’action de réseaux associatifs et de collectivités locales.  En 2024, l’Ordre de Malte a ouvert deux nouvelles épiceries solidaires à Marseille (13) et à Mantes-la-Ville (78).
De nombreuses épiceries itinérantes se développent en outre sur tout le territoire comme dans l’Oise, où une épicerie itinérante a été lancée en 2025 ou dans le Haut-Rhin dans différents villages des environs de Guebwiller. Selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), un habitant sur dix est pauvre dans les territoires ruraux. Il est donc essentiel de venir jusqu’à eux.

 

Réseaux et associations impliqués

Les épiceries solidaires reposent sur un réseau d’acteurs engagés dans la lutte contre la précarité alimentaire. Le principal réseau national est ANDES, qui fédère plus de 630 épiceries et accompagne 260 000 bénéficiaires chaque année. ANDES agit aussi pour l’insertion professionnelle via ses plateformes d’approvisionnement. L’UGESS (Union Nationale des Groupements des Épiceries Sociales et Solidaires) défend le droit à une alimentation choisie, durable et digne. Ces réseaux collaborent avec les collectivités locales, les centres communaux d’action sociale (CCAS) et des associations partenaires comme les Restos du Cœur, le Secours populaire, la Croix-Rouge. D’autres organismes comme l’Ordre de Malte se mobilisent pour déployer des dispositifs d’aide alimentaire.
Les projets d’épicerie sociale de l’Ordre de Malte sont des espaces chaleureux où chaque bénéficiaire peut créer du lien avec les bénévoles. Ces moments partagés sont précieux pour rompre l’isolement, reprendre confiance, envisager des solutions durables. Ces lieux sont des points d’ancrage dans une période de fragilité. 

 Retrouvez les dossiers de la Fondation Française de l’Ordre de Malte.