Le handicap mental

L’OMS, Organisation mondiale de la Santé, estime à 200 millions le nombre de personnes affectées par un handicap mental dans le monde. Il se caractérise par des limitations significatives du fonctionnement intellectuel et des comportements adaptatifs. Ces déficiences mentales impactent les capacités cognitives et dès lors la vie quotidienne des personnes handicapées. La Fondation Française de l’Ordre de Malte soutient les actions qui viennent en aide aux personnes en situation de handicap. Et pour les accompagner aux mieux il faut comprendre les différents aspects du handicap mental, les problèmes rencontrés par les personnes handicapées au quotidien, et les méthodes de détection.

 

Aider les enfants
©OrdredeMalteFrance

Comprendre le handicap mental

  • Le handicap mental, aussi connu sous le nom de déficience intellectuelle, se caractérise par un quotient intellectuel (QI) inférieur à la moyenne et de grandes difficultés dans les capacités d’adaptation. Ces capacités incluent des compétences sociales, conceptuelles et pratiques, nécessaires pour avoir une vie quotidienne autonome et productive. Les personnes en situation de handicap mental peuvent présenter des retards dans le développement des compétences de communication, de socialisation et de gestion de la vie quotidienne. 
  • Les causes du handicap mental sont variées et peuvent être génétiques, comme la trisomie 21, ou environnementale, telles que l’exposition à des substances toxiques pendant la grossesse. Les troubles neurodéveloppementaux, les maladies mentales et les lésions cérébrales traumatiques sont également des facteurs contributifs. 
  • La prévalence du handicap mental varie selon les régions et les populations mais il touche environ 1 à 3 % de la population mondiale. Selon l’Inserm, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, 1 à 2 % de la population souffriraient d’un handicap mental en France.  Il est important de bien appréhender ce handicap pour apporter des soins adaptés et favoriser l’intégration des individus.

 

Différents types de handicap mental

Le handicap mental se manifeste sous diverses formes, classées principalement selon le niveau de quotient intellectuel (QI) et les capacités adaptatives. 

Handicap mental léger

Les personnes atteintes de handicap mental léger présentent un QI compris entre 50 et 70. Elles peuvent souvent vivre de manière relativement autonome avec un soutien modéré. Elles peuvent acquérir des compétences scolaires jusqu’au niveau primaire et réussir à occuper des emplois simples dans un milieu ordinaire. 

Néanmoins, elles peuvent avoir besoin d’aide pour prendre des décisions complexes et gérer des difficultés sociales ou financières. Les interventions éducatives et la formation professionnelle sont essentielles pour améliorer leur autonomie. Un soutien psychologique et des programmes d’inclusion sociale peuvent également renforcer leur qualité de vie et leur intégration dans la société.

 

Handicap mental modéré

Le handicap mental modéré se caractérise par un QI de 35 à 49. Les personnes dans cette catégorie ont besoin d’une assistance plus importante dans la vie quotidienne. Elles peuvent apprendre des compétences de base en lecture, écriture et calcul, mais à un rythme plus lent. La formation professionnelle adaptée et le travail en milieu protégé, comme dans les ESAT (Établissements et Services d’Aide par le Travail), sont souvent nécessaires pour favoriser leur intégration sociale et professionnelle. 

Une attention particulière est portée à leur développement personnel et à l’acquisition de compétences pratiques, ce qui permet d’améliorer leur autonomie et de renforcer leur estime de soi. Par ailleurs, un encadrement médical et thérapeutique continu est souvent requis pour répondre à leurs besoins spécifiques et améliorer leur qualité de vie globale.

 

Handicap mental sévère et profond

Les personnes atteintes de handicap mental sévère (QI de 20 à 34) et profond (QI inférieur à 20) ont des capacités intellectuelles et adaptatives très limitées. Elles nécessitent une aide constante et une surveillance continue pour leurs besoins quotidiens. Ces personnes peuvent avoir des troubles associés, comme des déficiences motrices, sensorielles ou des troubles du comportement. La rééducation et les soins spécialisés en milieu médico-social sont essentiels pour leur bien-être, leur épanouissement. 

Un encadrement multidisciplinaire, incluant des professionnels de la santé, des éducateurs spécialisés et des thérapeutes, est crucial pour leur développement. Des programmes individualisés de soins et de stimulation cognitive, comme des ateliers d’éveil par l’association Envoludia appuyée par la Fondation Française de l’Ordre de Malte sont mis en place pour optimiser leurs capacités résiduelles et améliorer leur bien-être. Les familles ont aussi une place centrale, en fournissant un soutien émotionnel et en collaborant étroitement avec les professionnels pour assurer le meilleur accompagnement possible.

 

Comment et quand se détecte le handicap mental ?

  • La détection précoce du handicap mental est primordiale pour une prise en charge rapide et efficace. Les signes de déficience intellectuelle peuvent être observés dès la petite enfance. Les retards dans l’acquisition des compétences motrices, linguistiques et sociales sont souvent les premiers indicateurs. Les professionnels de santé, tels que les pédiatres et les psychologues, utilisent des outils d’évaluation standardisés pour mesurer le développement intellectuel et adaptatif des enfants.
  • Le dépistage peut inclure des tests de QI, des évaluations comportementales et des examens médicaux pour identifier des causes sous-jacentes. En France, la Haute Autorité de Santé (HAS) recommande des bilans de santé réguliers pour les enfants, incluant des tests de développement pour détecter précocement les déficiences intellectuelles. 
  • Les parents jouent également un rôle clé en observant et en signalant les retards de développement. Les interventions précoces, comme la stimulation cognitive, la thérapie comportementale et les programmes éducatifs spécialisés, peuvent grandement améliorer les perspectives des enfants présentant une déficience intellectuelle.

 

Le handicap mental au quotidien

Vivre avec un handicap mental n’est pas chose aisée dans notre société moderne. Les personnes atteintes de déficience mentale, ainsi que leurs familles, doivent souvent surmonter des obstacles pour mener une vie aussi normale que possible. Voici quelques aspects du quotidien des personnes handicapées mentales :

  • Éducation et scolarité : les enfants avec un handicap mental peuvent fréquenter des classes spécialisées ou être inclus dans des classes ordinaires avec des aménagements. Selon le ministère de l’Éducation nationale, plus de 90 000 élèves atteints de troubles intellectuels et cognitifs sont scolarisés en milieu ordinaire en France. Les enseignants spécialisés et les assistants éducatifs sont une aide précieuse pour répondre à leurs besoins spécifiques.
  • Travail et emploi : les adultes en situation de handicap mental sont en capacité de travailler dans des environnements protégés ou adaptés. Les entreprises et les institutions doivent encourager l’inclusion en fournissant des formations et des soutiens appropriés. Selon l’AGEFIPH, l’Association de gestion du fonds pour l’insertion des personnes handicapées, environ 30 % des personnes en situation de handicap mental ont un emploi en milieu ordinaire.
  • Vie sociale et relations : les interactions sociales peuvent être difficiles pour les personnes avec une déficience intellectuelle. Les activités de loisirs, les groupes de soutien et les programmes communautaires peuvent favoriser leur intégration sociale et leur bien-être émotionnel. L’association Envoludia développe par exemple  l’insertion d’enfants handicapés au sein de leurs crèches inclusives avec l’aide de la Fondation Française de l’Ordre de Malte.
  • Soins de santé : les personnes porteuses d’un handicap mental ont souvent des besoins médicaux complexes, car il se cumule souvent avec d’autres handicaps, sensoriels ou moteurs. Un suivi médical régulier, une prise en charge des comorbidités et des services de réadaptation sont déterminants pour maintenir leur santé et leur qualité de vie. 

Le handicap mental revêt une réalité multiple qui nécessite une compréhension approfondie et un soutien adapté. En sensibilisant le public, en fournissant des soins appropriés et en favorisant l’inclusion, nous pouvons améliorer la vie des personnes en situation de handicap mental et leur offrir des opportunités de développement et de participation sociale. Vous pouvez soutenir la Fondation pour agir concrètement auprès des personnes handicapées.

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