La Fondation Française de l’Ordre de Malte s’investit depuis sa création en 1992 dans la lutte contre la pauvreté, en France et à l’international. Grâce aux dons reçus, elle peut financer des actions concrètes pour répondre aux besoins fondamentaux des populations les plus démunis.
Qu’est-ce que la pauvreté ?
Définition de la pauvreté
La pauvreté se définit comme un manque de ressources suffisantes pour satisfaire les besoins fondamentaux, tels que l’alimentation, le logement, mais aussi l’éducation ou la santé. Elle prend plusieurs formes et s’évalue de différentes manières. Voici les principales approches de la pauvreté :
- La pauvreté monétaire : elle se caractérise par un revenu insuffisant pour atteindre un certain niveau de vie minimum, souvent défini par un seuil de pauvreté monétaire. Elle peut être perçue de manière relative (plutôt dans les pays développés) ou de manière absolue. Par exemple, en France et en Europe, on utilise souvent le seuil de 60 % du revenu médian national pour évaluer une pauvreté monétaire relative.
- La pauvreté multidimensionnelle : elle englobe plusieurs privations, en plus du manque de revenu, comme les difficultés d’accès à la santé, à l’éducation, à l’eau potable, à l’assainissement ou à l’électricité… Cette forme de pauvreté se mesure grâce à l’indice mondial de pauvreté multidimensionnelle (IPM), produit par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et l’Initiative d’Oxford sur la pauvreté et le développement humain (OPHI).
- La pauvreté subjective : elle repose sur le ressenti personnel des individus et des ménages, s’ils estiment disposer de ressources suffisantes pour bien vivre selon leurs propres critères et par comparaison aux autres. Cette forme de pauvreté varie évidemment en fonction des attentes sociales et des normes culturelles.
- La pauvreté relative : elle se définit par rapport aux standards de vie d’une société. Le seuil de pauvreté relative est fixé en fonction de la médiane des revenus au sein d’une population et représente ainsi le montant minimal nécessaire pour couvrir les besoins essentiels, sans tomber dans la précarité économique.
- La pauvreté absolue : on l’oppose à la pauvreté relative. Elle se définit par le fait que les individus ne parviennent pas à vivre dignement, indépendamment du contexte social et économique. La mesure de la pauvreté absolue se fait par rapport à un seuil fixe et universel, actuellement fixé à 2,15 dollars par jour (en parité de pouvoir d’achat) par la Banque mondiale. Une personne vivant avec un revenu inférieur à ce montant est considérée en situation de pauvreté extrême, incapable de satisfaire ses besoins vitaux.
Les causes de la pauvreté
Souvent interconnectées, les causes de la pauvreté sont nombreuses et complexes :
- le chômage ou la précarité des emplois disponibles,
- la distribution inégale des richesses et des ressources,
- le chômage ou la précarité des emplois disponibles,
- l’inflation et le coût élevé de la vie,
- la dépendance à un secteur économique,
- l’instabilité politique, les guerres et les conflits civils,
- la corruption et la mauvaise gouvernance,
- l’absence de politiques sociales,
- un système fiscal inefficace,
- les inégalités d’accès à l’éducation,
- la discrimination et la marginalisation de certaines communautés en raison de leur sexe, de leur origine ethnique, de leur religion ou de leur handicap,
- la croissance démographique,
- la dégradation de l’environnement et des ressources naturelles disponibles (déforestation, désertification, pollution)
- les catastrophes naturelles (inondations, sécheresses, tempêtes),
- l’accès limité aux ressources essentielles comme l’eau potable, l’énergie et des terres cultivables,
- le manque d’accès aux soins de santé et les maladies chroniques,
- la malnutrition qui affaiblit la santé des individus, limitant leur développement et leurs capacités d’apprentissage,
- des facteurs structurels et historiques comme l’héritage colonial et l’endettement,
- la persistance de la pauvreté intergénérationnelle, etc.
Quels sont les enjeux de la lutte contre la pauvreté ?
Impact social et économique
Sur le plan social, la pauvreté favorise l’exclusion, limite l’accès à l’éducation, à la santé, et restreint les perspectives d’avenir des personnes et/ou des communautés concernées. Réel frein à la mobilité sociale, elle alimente un cercle vicieux où les enfants issus de milieux pauvres reproduisent souvent les difficultés économiques de leurs parents, perpétuant ainsi la pauvreté intergénérationnelle.
D’un point de vue économique, la pauvreté pèse lourdement sur les finances publiques, entraînant des coûts élevés en termes de prestations sociales, de soins de santé et de dispositifs d’assistance. Elle limite aussi le potentiel productif d’un pays, en réduisant la force de travail qualifiée et en entravant l’innovation et la croissance.
Combattre la pauvreté consiste à réduire les inégalités, mais aussi à renforcer la cohésion sociale et à stimuler une économie plus inclusive et dynamique.
Lutte contre les inégalités et la précarité
La pauvreté est étroitement liée aux inégalités sociales et à la précarité. Les inégalités de revenu et de richesse créent des fossés entre les différentes couches de la société, alimentant des tensions sociales et limitant l’accès des plus défavorisés à des opportunités d’amélioration de leur situation.
La lutte contre les inégalités et la précarité est donc essentielle pour promouvoir une société plus juste et équitable, où chacun a la possibilité de s’épanouir et de développer son plein potentiel.
Comment lutter contre la pauvreté ?
Initiatives internationales de lutte contre la pauvreté
Les initiatives internationales de lutte contre la pauvreté, portées par des organisations comme l’ONU et la Banque mondiale, jouent un rôle essentiel dans la réduction des inégalités mondiales.
En septembre 2015, les 193 États membres de l’ONU ont adopté la mise en place d’Objectifs de Développement Durable (ODD), dans le cadre du Programme de développement durable (aussi intitulé Agenda 2030). Ce programme ambitieux vise, entre autres, à éliminer la pauvreté sous toutes ses formes d’ici 2030. L’objectif 1 des ODD cible la pauvreté en s’attaquant aux causes profondes et en renforçant les filets de sécurité sociale, l’accès à l’éducation et les services de santé pour les populations vulnérables. La mise en place de ce programme encourage les pays à coopérer entre eux et à élaborer des stratégies à leur échelle.
D’ici 2030, l’objectif est que chaque personne, homme ou femme, devrait jouir des mêmes droits économiques et avoir accès aux services de base. Cela inclut l’égalité d’accès à la propriété foncière, au contrôle des terres et à d’autres formes de propriété, ainsi qu’au droit à l’héritage, aux ressources naturelles, aux nouvelles technologies et à des services financiers adaptés, tels que la microfinance, pour répondre à leurs besoins.
De son côté, la Banque mondiale finance de nombreux projets de développement dans les pays à faible revenu, offrant des prêts et des subventions pour construire des infrastructures, améliorer l’éducation et favoriser une croissance économique inclusive. Elle mène aussi des recherches pour comprendre les facteurs de la pauvreté et évaluer l’impact des politiques.
Les programmes en France pour la lutte contre la pauvreté
En France, plusieurs programmes ont été mis en place pour lutter contre la pauvreté. On peut citer :
- La Stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté, lancée en 2018 dans le cadre de l’Agenda 2030 : elle est pilotée par le gouvernement selon une feuille de route élaborée spécialement pour le pays (même si les ODD restent les mêmes pour tous les pays). La quête de justice sociale, l’ambition écologique et le développement de la France sont au cœur des engagements de ce programme.
- Le Pacte des solidarités : entré en vigueur le 1er janvier 2024, il a pour objectif de compléter les grands chantiers de transformation portés par les différents acteurs du Gouvernement, comme France Travail, Service public de la petite enfance ou encore Solidarité à la source. Ce programme vient amplifier et renouveler l’ambition transformatrice de la Stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté. Il s’articule autour de quatre axes prioritaires : prévenir la pauvreté et lutter contre les inégalités dès l’enfance, amplifier la politique d’accès à l’emploi pour tous, lutter contre la grande exclusion grâce à l’accès aux droits et construire une transition écologique et solidaire.
Le rôle des ONG et associations, fondations
Les organisations non gouvernementales (ONG) et les associations ou fondations jouent un rôle important dans la lutte contre la pauvreté. Elles interviennent sur le terrain ou financent des actions pour fournir une aide directe aux personnes dans le besoin, que ce soit par le biais de l’alimentation, du logement, de l’éducation ou des soins de santé.
De nombreuses ONG sensibilisent le public sur les causes et les conséquences de la pauvreté, tout en faisant la promotion de politiques publiques plus justes. Ces organisations collaborent souvent avec les gouvernements et les agences internationales pour mettre en œuvre des projets innovants et durables pour éradiquer la pauvreté. Par exemple, les initiatives de microfinance peuvent aider des personnes démunies à entreprendre un projet entrepreneurial malgré leurs difficultés, dans une démarche sociale et solidaire.
De nombreuses associations et fondations se mobilisent pour apporter un soutien aux populations démunies.
La Fondation Française de l’Ordre de Malte s’engage ainsi à améliorer les conditions de vie des plus pauvres et des plus vulnérables à travers le monde. Elle accompagne des dispositifs sanitaires et sociaux en France et à l’international. A Bordeaux, elle a par exemple contribué à l’ouverture du centre de soins Sainte Fleur dans lequel les plus précaires de la métropole peuvent être soignés par des bénévoles et ainsi réintégrer le système de santé.
À l’international, la Fondation Française de l’Ordre de Malte apporte son aide au fonctionnement d’établissements de santé accueillant les populations démunies comme en Afrique. Elles bénéficient des meilleurs soins dans les hôpitaux et dispensaires gérés par l’Ordre de Malte.
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