Réinsertion professionnelle 

La réinsertion professionnelle contribue à ce que chacun, chacune ait la chance de retrouver une place dans le monde du travail et puisse renforcer son autonomie. Elle est notamment un moyen pour aider les personnes en situation précaire à construire des projets d’avenir et à reprendre le contrôle de leur vie. La Fondation Française de l’Ordre de Malte soutient différents programmes pour favoriser la réinsertion des personnes vulnérables.    

Réinsertion professionnelle
©crédit Le Rocher

Qu’est-ce que la réinsertion professionnelle ? 

Définition de la réinsertion professionnelle 

La réinsertion professionnelle peut se définir comme étant l’ensemble des démarches et des dispositifs qui visent à aider les personnes éloignées de l’emploi à retrouver une activité professionnelle. Ce processus est personnalisé, car il prend en compte les besoins de chaque individu pour un accompagnement vers une insertion durable sur le marché du travail

La réinsertion professionnelle implique généralement un bilan et une remise à niveau des compétences, ainsi qu’un accompagnement social

Quels sont les publics concernés par la réinsertion professionnelle ?

La réinsertion professionnelle s’adresse à plusieurs catégories de personnes pouvant rencontrer des obstacles sur le marché de l’emploi. Parmi elles, on peut retrouver : 

  • des personnes en situation de chômage de longue durée (plus de 12 mois),
  • des jeunes en début de parcours professionnel
  • des jeunes non diplômés ou sans expérience professionnelle (les dispositifs de réinsertion leur offrent alors une première chance d’acquérir de l’expérience, des compétences et des contacts pour construire un réseau professionnel), 
  • des seniors en fin de carrière, pouvant faire face à des discriminations liées à leur âge ou à des ruptures de parcours (les dispositifs  développent la valorisation de leurs compétences et de leur expérience, tout en les aidant à se mettre à jour pour répondre aux nouvelles exigences du marché de l’emploi), 
  • des personnes en situation de handicap, qui nécessitent parfois des aménagements spécifiques pour accéder à des emplois adaptés, 
  • des personnes en situation de précarité, qui ont pu décrocher du marché de l’emploi
  • des personnes sortant de détention, pour qui la réinsertion professionnelle est un pilier essentiel de la réinsertion sociale. 

Quels sont les enjeux de la réinsertion professionnelle ? 

Impact social et économique de la réinsertion 

En offrant une nouvelle chance aux personnes éloignées de l’emploi, la réinsertion professionnelle participe à la réduction de l’exclusion sociale et favorise l’inclusion. Elle permet aux individus de retrouver une dignité et une place dans la société

D’un point de vue économique, la réinsertion professionnelle contribue à la réduction du chômage et à l’augmentation de l’emploi, ce qui est bénéfique pour la bonne santé de l’économie. Par l’augmentation du nombre de personnes actives, elle permet de diminuer les charges sociales liées à l’inactivité et stimule la croissance du pays en apportant des compétences variées aux entreprises. 

Quels sont les obstacles à la réinsertion professionnelle ? 

La réinsertion professionnelle peut se heurter à divers obstacles : 

  • La discrimination : certaines personnes, notamment les seniors et les jeunes sans expérience, peuvent subir des discriminations à l’embauche, souvent liées à des préjugés sur leur capacité d’adaptation ou sur leur productivité. 
  • Le manque de diplômes et de qualifications : il peut constituer un frein majeur, surtout dans un contexte de digitalisation croissante du marché du travail. Les dispositifs de formation sont alors essentiels pour aider les personnes à se mettre à jour et à acquérir les compétences demandées par les employeurs. 
  • L’absence de réseau professionnel : la réinsertion professionnelle peut être compliquée sans réseau professionnel, véritable atout dans la recherche d’emploi dans certains secteurs et certains types de poste. Des dispositifs de mentorat et d’accompagnement individuel peuvent permettre de compenser ce manque en facilitant l’accès à des opportunités et à des contacts utiles. 

Quelles sont les étapes de la réinsertion professionnelle ? 

La réinsertion professionnelle s’effectue habituellement en plusieurs étapes :

1. L’établissement d’un diagnostic et l’évaluation des besoins: il s’agit de définir un parcours personnalisé de réinsertion en faisant le point sur les aspirations de la personne, ses compétences, ses différentes expériences professionnelles et ses freins à l’emploi ; 

  1. La formation et l’acquisition de compétences manquantes : en fonction des besoins identifiés lors de la précédente étape, des formations qualifiantes, des stages ou des ateliers d’apprentissage sont proposés pour renforcer les compétences techniques ou pour développer de nouvelles aptitudes ; 
  2. L’accompagnement social et psychologique : un soutien moral et psychologique peut être recommandé, notamment pour les personnes dont le parcours de vie a été ou est encore difficile. L’accompagnement social aide r la personne à gérer certains aspects comme la recherche de logement, l’accès aux soins de santé ou la réalisation de démarches administratives. 
  3. L’aide à la recherche d’emploi et aux techniques de candidature : cette étape comprend un accompagnement dans la rédaction d’un CV et la préparation aux entretiens d’embauche. Des ateliers peuvent être proposés pour maîtriser les techniques de recherche d’emploi et savoir se présenter de manière fluide et efficace. Cela permet par ailleurs aux personnes de reprendre confiance.
  4. Le suivi après l’embauche : une fois que la personne a retrouvé un emploi, la réalisation d’un suivi est primordiale pour que la personne puisse s’intégrer durablement dans son nouveau poste et gérer les éventuelles difficultés rencontrées. Cette étape renforce la stabilité et la réussite de la réinsertion professionnelle. 

Les dispositifs et programmes d’aide à la réinsertion 

Les programmes publics de réinsertion en France 

En France, plusieurs dispositifs publics sont prévus pour favoriser la réinsertion professionnelle. Il y a notamment  le Revenu de Solidarité Active (RSA), qui fournit un soutien financier minimal aux personnes sans emploi, les Plans Locaux pour l’Insertion et l’Emploi (PLIE), qui visent à accompagner les chômeurs de longue durée dans un parcours de réinsertion personnalisé, ou encore les contrats aidés, qui offrent des opportunités d’emploi subventionnées, permettant aux personnes de retrouver une expérience professionnelle dans un cadre sécurisé. 

Il existe d’autres dispositifs publics mis en place pour faciliter la réinsertion comme le contrat d’engagement jeune (CEJ), le programme Inclusion par le travail indépendant, etc.

Les initiatives privées et associatives 

Outre les dispositifs publics, de nombreuses initiatives privées et associatives jouent un rôle important dans la réinsertion professionnelle

Il existe par exemple des Entreprises d’Insertion (EI), des Ateliers et Chantiers d’Insertion (ACI), des Associations de Réseau, des Groupements d’Employeurs pour l’Insertion et la Qualification (GEIQ), des Dispositifs de Microcrédit et Accompagnement Entrepreneurial (comme ADIE et France Active), ou encore des Programmes de Formation Privés et Associatifs, (comme Simplon ou Mozaïk RH). 

Témoignage et étude de cas 

Histoire d’une réinsertion réussie 

Marie-Ange témoigne de l’accompagnement de l’association Le Rocher soutenue par la Fondation Française de l’Ordre de Malte.

« J’habite dans le quartier de La Beaucaire depuis octobre 1999 et c’est grâce à ma fille, Gwendoline que j’ai rencontré le Rocher pour la première fois. En effet, elle avait une amie qui l’avait entraînée à la paroisse Saint Michel, où elle a fait la rencontre de Maria, une sœur consacrée, également bénévole au Rocher. Grâce à cette rencontre, j’ai pu à mon tour faire la connaissance de Maria, qui a bien pris le temps de m’expliquer ce qu’était le Rocher et m’a proposé d’aider ma fille dans ses devoirs.

Dans un premier temps, je n’ai pas donné suite à cette proposition, mais quand ma fille Gwendoline a commencé à avoir des difficultés scolaires, je suis retournée voir le Rocher et j’ai accepté de leur confier ma fille car je me sentais démunie. L’approche et l’accompagnement de l’association lui ont permis de persévérer dans sa scolarité à un moment où elle avait du mal à trouver le courage de se lever pour aller au collège.

Entre-temps, j’ai eu mon 2ème enfant atteint de trouble autistique qui demandait énormément de temps. Après ces années, voyant que Gwendoline n’était toujours pas très scolaire, je lui ai demandé de trouver un emploi. Elle a obtenu un apprentissage et a réussi son BTS de vente. Aujourd’hui, elle a un travail et une vie stable et est même maman d’un petit garçon.

Je suis très reconnaissante de tout ce qu’a pu faire le Rocher pour moi et ma famille pendant ces années difficiles. J’ai donc décidé cette année de devenir à mon tour bénévole tous les mercredis à l’association. ».

Le rôle des entreprises dans la réinsertion 

Les entreprises ont un rôle important dans la réinsertion professionnelle, car elles créent des opportunités d’emploi pour les personnes éloignées du marché du travail. Elles peuvent aussi participer à des dispositifs publics, tels que les Contrats Uniques d’Insertion (CUI) ou encore les Parcours Emploi Compétences (PEC), qui facilitent l’embauche des personnes en difficulté. 

Les initiatives de mentorat et de parrainage professionnel des entreprises contribuent également à accompagner les individus dans leur insertion, par le partage d’expertise et de réseau professionnel. 

Dans le cadre de leur Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE), les entreprises peuvent soutenir des projets d’insertion et s’investir dans la lutte contre les discriminations à l’embauche, contribuant ainsi à une réinsertion plus durable et plus équitable. 

Les défis et perspectives de la réinsertion professionnelle 

La réinsertion professionnelle comporte de nombreux défis, mais aussi de nombreuses perspectives d’amélioration.

Le manque de qualifications et de compétences des personnes éloignées de l’emploi, qu’elles soient non diplômées ou en reconversion professionnelle, rend difficile leur accès à des emplois stables et bien rémunérés. L’acquisition de nouvelles compétences et leur formation prennent souvent du temps, prolongeant pendant quelque temps leur instabilité financière et sociale. 

Les stéréotypes liés à l’origine, à la situation sociale ou aux parcours de vie peuvent aussi compliquer l’embauche. En effet, certains individus, comme les jeunes issus de quartiers sensibles, sont parfois exclus des opportunités professionnelles à cause de préjugés persistants. Un travail de sensibilisation doit être fait auprès des entreprises pour que l’insertion de ces populations soit facilitée. 

Par ailleurs, et bien que des structures publiques et associatives existent, celles-ci manquent parfois de coordination ou ne répondent pas suffisamment aux besoins spécifiques des personnes en besoin de réinsertion. Par exemple, la recherche d’un emploi stable peut devenir secondaire si des besoins cruciaux comme la recherche d’un logement d’urgence ou l’accès à la santé ne sont pas satisfaits. 

Les structures doivent travailler de concert afin que l’accompagnement soit vraiment personnalisé et optimal, pour une réinsertion plus pérenne. La collaboration entre les acteurs publics est fondamentale et permet de construire un parcours d’insertion plus cohérent. 

D’autres perspectives d’amélioration peuvent être envisagées pour que chaque personne ait la chance de retrouver une place dans la société. 

L’amélioration de l’accès à la formation est notamment un levier clé. La promotion de formations qualifiantes adaptées aux secteurs en pénurie de main-d’œuvre par exemple, comme le numérique, les métiers verts, ou dans le milieu de la santé, aidentr les personnes en besoin de réinsertion à se réapproprier des compétences et à répondre aux besoins du marché. 

De plus, la prise en compte des besoins et aspirations des individus lors de leur accompagnement est cruciale pour mieux les orienter vers des secteurs qui correspondent à leurs aptitudes et à leurs projets. Cette écoute favorise une réinsertion plus durable. 

Une réinsertion réussie requiert une approche globale, prenant en compte la diversité des parcours et des obstacles, ainsi qu’un soutien sur le plan social et professionnel.

Les associations et les fondations jouent aussi un rôle important auprès des personnes en situation de précarité. La Fondation Française de l’Ordre de Malte agit avec détermination pour la réinsertion des personnes en difficulté. Elle apporte son soutien à des associations qui favorisent l’insertion sociale et professionnelle. , comme l’association Le Rocher, qui aide les habitants du quartier populaire de Toulon La Beaucaire, par le biais d’accompagnements éducatifs, de soutien à la parentalité et l’insertion sociale et professionnelle. La Fondation appuie aussi l’association Les Champs de Booz qui accompagne les femmes réfugiées ou demandeuses d’asile à Paris qui ont quitté leur pays en guerre, et les aide à se réinsérer et à trouver un emploi.

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