La lèpre est une maladie infectieuse chronique causée par le bacille Mycobacterium leprae. Maladie ancienne, elle est transmissible via une bactérie.
Le dépistage précoce de la maladie est complexe car la période d’incubation est longue : de plusieurs mois à plusieurs années. Elle inclue 2 formes principales : la lèpre paucibacillaire, moins contagieuse (moins de bacilles dans les lésions), et la lèpre multibacillaire, plus contagieuse.
Les malades ont des symptômes variés comme des lésions cutanées, des troubles neurologiques, et des déformations corporelles. Retrouvez notre dossier sur la lutte et la prévention contre la lèpre.

La lèpre, connue sous le nom de maladie de Hansen, est une infection chronique causée par la bactérie Mycobacterium leprae. Cette maladie affecte surtout la peau, les nerfs périphériques, la muqueuse des voies respiratoires supérieures et les yeux.
Elle se transmet si la personne touchée a eu des contacts récurrents avec des personnes contaminées non traitées. Le développement de la lèpre est favorisé par la chaleur associée à de mauvaises conditions d’hygiène.
La lèpre est une maladie ancestrale, elle a globalement disparu en Europe occidentale depuis la fin du XVème siècle. Elle demeure un problème de santé public majeur dans des pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine.
Il n’y a pas de vaccin mais la lèpre est une maladie curable. Il existe depuis 1981 un traitement pour soigner la lèpre. Il s’agit d’un protocole préconisé par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) sur une durée de six à douze mois reposant sur une polychimiothérapie (PCT), composée de trois antibiotiques. Si le traitement est administré dès l’apparition des premiers signes de la maladie, la contagion est stoppée et les atteintes nerveuses, paralysies et mutilations sont évitées.
Un traitement précoce permet donc d’éviter les complications. La Fondation Française de l’Ordre de Malte soutient des programmes dans de nombreux établissements de santé en Afrique qui accompagnent les malades et sensibilisent les populations au dépistage.
Une maladie infectieuse ancienne mais encore présente
Maladie très ancienne, la lèpre est originaire du sous-continent indien et a été amenée en Europe à l’époque d’Alexandre le Grand (356-323 avant J.-C.) puis aux Amériques via la traite des esclaves.
A ce jour, la lèpre reste un enjeu de santé majeur dans une dizaine de pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine. Six pays (Inde, Brésil, Indonésie, Népal, République Démocratique du Congo, Mozambique) concentrent 83% du nombre de malades dans le monde.
En France, les cas de lèpre sont très rares mais ils existent. L’hôpital Saint-Louis à Paris, appuyé par la Fondation Française de l’Ordre de Malte a mis en place une consultation dédiée en 2019 pour la prise en charge des patients atteints de lèpre d’Ile-de-France, mais aussi de France métropolitaine et parfois d’outre-mer. L’hôpital a également crée un site internet associé : inforlèpre.org, et mis en œuvre différents événements de sensibilisation à cette maladie.
L’Ordre de Malte lutte contre la lèpre depuis plusieurs siècles. Engagé sur le terrain auprès des malades, l’Ordre agit dans des pays parmi les plus touchés : Cameroun, Gabon, Guinée, Madagascar, Mauritanie, Sénégal, Cambodge, Inde, Laos, Vietnam et Brésil.
Afin de redonner leur dignité aux personnes guéries et de les réinsérer dans la société, la Fondation Française de l’Ordre de Malte soutient la mise en place des programmes de rééducation fonctionnelle des membres touchés, de chirurgie réparatrice de la main et du pied invalides, et d’appareillage, notamment pour ceux qui ont perdu l’usage de leurs jambes dans les établissements gérés par l’Ordre de Malte en Afrique et en Asie. Les patients peuvent ainsi marcher, coudre, écrire, travailler, et retrouver leur place et leur dignité au sein de la cellule familiale et sociale.
Modes de transmission et populations à risque
La lèpre se transmet par des gouttelettes provenant du nez et de la bouche d’une personne non traitée, à la suite d’un contact étroit et prolongé. Elle n’est pas une maladie hautement contagieuse, bien moins que la grippe par exemple qui est une infection virale. Si l’on est en contact occasionnellement avec une personne malade, il n’y a très peu de risque de contagion. Le malade cesse par ailleurs d’être contagieux lorsqu’il commence le traitement. La période d’incubation dure généralement de 6 mois à 10 ans.
Il existe encore des idées reçues sur les modes de transmission qui entraînent une importante stigmatisation sociale. Les malades peuvent être défigurés et avoir des handicaps importants provoquant de surcroît un rejet et une stigmatisation sociale. L’impact psychologique de la lèpre est de fait déterminant.
La promotion de l’hygiène et de la santé publique aide à prévenir la transmission de la lèpre et à réduire l’incidence de la maladie. Les programmes de santé publique dans les pays les plus touchés encouragent ces pratiques telles que le lavage régulier des mains, l’utilisation de vêtements protecteurs et la désinfection des surfaces contaminées. Ils encouragent aussi la vaccination, la nutrition adéquate et l’accès aux soins de santé. Il est nécessaire aux pays les plus touchés par la lèpre d’avoir une stratégie de prévention de la maladie.
Des tests de laboratoire sont aussi utiles pour confirmer le diagnostic de lèpre et l’étendue de l’atteinte nerveuse et cutanée
La lèpre peut se développer à tout âge : elle peut toucher des individus âgés de 5 à 15 ans ou de plus de 30 ans. L’âge avancé reste quand même un facteur de risque.
Quels sont les premiers symptômes de la lèpre ?
Les signes initiaux comprennent le plus souvent des lésions cutanées et des troubles sensoriels.
Les lésions sont les plus visibles et peuvent apparaître sous forme de tâches hypo pigmentées, c’est à dire plus claires que la peau normale, ou érythémateuses soit rougeâtres.
Indolores la plupart du temps, elles peuvent être associées à une perte de sensation dans la zone affectée.
En plus des taches cutanées dépigmentées et insensibles, les patients atteints de lèpre peuvent présenter d’autres symptômes cutanés et neurologiques. Ils incluent une sécheresse cutanée, desquamation, atrophie musculaire, faiblesse musculaire. Les malades peuvent également avoir des symptômes systémiques tels que de la fièvre, une fatigue et une perte de poids.
Le diagnostic des taches cutanées dépigmentées et insensibles de la lèpre repose sur une combinaison d’examen clinique, d’antécédents médicaux et de tests de laboratoire. L’examen clinique est bien une étape essentielle dans le diagnostic des taches cutanées de la lèpre.
Les antécédents médicaux du patient fournissent également des informations importantes pour le diagnostic de la lèpre.
Taches cutanées dépigmentées ou insensibles
Les lésions cutanées de la lèpre sont couramment asymétriques et apparaissent sur n’importe quelle partie du corps mais les zones exposées sont plutôt le visage, les bras et les jambes. Ces lésions sont le résultat de l’atteinte des nerfs périphériques et de la peau par la bactérie Mycobacterium leprae.
Les patients peuvent ressentir un engourdissement, des picotements ou une diminution de la sensibilité à la douleur et à la température dans les zones affectées.
Les malades peuvent involontairement se couper, se blesser, avoir des brûlures.
Une fois la maladie diagnostiquée, la polychimiothérapie est le traitement de choix. Elle consiste en une combinaison de plusieurs antibiotiques qui agissent ensemble pour tuer la bactérie Mycobacterium leprae. La PCT est généralement administrée pendant une période de 6 à 12 mois, selon la forme et la gravité de la maladie. Les antibiotiques couramment utilisés dans la PCT incluent la dapsone, la rifampicine et la clofazimine.
Fourmillements, engourdissements et atteintes nerveuses
Les manifestations neurologiques de la lèpre peuvent entraîner des incapacités permanentes si elles ne sont pas traitées. Les fourmillements, les engourdissements et les atteintes nerveuses sont des symptômes courants de la lèpre qui résultent de l’atteinte des nerfs périphériques par la bactérie Mycobacterium leprae.
Les fourmillements, également connus sous le nom de paresthésies, sont des sensations anormales de picotements ou de brûlures qui peuvent être ressenties dans les zones cutanées innervées par les nerfs affectés. Ces sensations sont souvent décrites comme des « aiguilles et des épingles » et peuvent être intermittentes ou continues. Les fourmillements sont généralement le résultat d’une irritation ou d’une inflammation des nerfs périphériques.
Les engourdissements sont une perte de sensation dans les zones cutanées innervées par les nerfs affectés. Les patients peuvent ressentir une diminution de la sensibilité à la douleur, à la température et au toucher. Les engourdissements peuvent être localisés ou généralisés, selon l’étendue de l’atteinte nerveuse. Ils sont souvent le résultat d’une dégénérescence des fibres nerveuses sensorielles.
Les atteintes nerveuses de la lèpre peuvent se manifester par une variété de symptômes, notamment une faiblesse musculaire, une atrophie musculaire et une perte de réflexes. Ces symptômes sont le résultat d’une dégénérescence des fibres nerveuses motrices. Les nerfs les plus fréquemment touchés par la lèpre sont les nerfs ulnaire, médian, radial, sciatique poplité externe et facial.
Le diagnostic des fourmillements, des engourdissements et des atteintes nerveuses de la lèpre repose sur une combinaison d’examen clinique, d’antécédents médicaux et de tests de laboratoire.
Le médecin examine les zones affectées pour évaluer la sensibilité, la force musculaire et les réflexes. Le médecin peut utiliser des tests de sensibilité tels que le test de sensibilité à la douleur, à la température et au toucher pour évaluer l’étendue de l’atteinte nerveuse.
La contribution de la Fondation Française de l’Ordre de Malte permet de financer des soins bien particuliers dont les malades de la lèpre ont besoin dans les établissements de santé en Afrique et en Asie. La Fondation perpétue un engagement de longue date de l’Ordre de Malte en faveur de la lutte contre une maladie ancestrale.
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