Les maraudes sont des actions de proximité réalisées par des bénévoles que ce soit en ville ou à la campagne pour lutter contre l’exclusion sociale et l’isolement des personnes en situation de précarité. Il s’agit d’aider des personnes sans domicile fixe (SDF) sur le plan matériel et moral. Les associations et travailleurs sociaux se mobilisent pour organiser des maraudes la nuit ou pendant la journée. Les bénévoles se rendent auprès d’hommes et de femmes qui n’ont pas de toit pour leur apporter de la nourriture, de l’eau, des boissons chaudes mais aussi des couvertures ou des vêtements chauds. Ce peut être également des produits d’hygiène et de première nécessité.
Les associations ont un rôle essentiel pour détecter les personnes en détresse et les orienter vers des services concernés. Souvent marquées par des parcours de vie difficiles, les maraudes offrent du réconfort, de l’écoute aux personnes dans la rue au-delà des apports nécessaires à leur survie. Isolées, en marge de la société, elles sont en situation de très grande précarité et particulièrement fragiles.

Définition de la maraude
Une maraude est une action itinérante menée sur le terrain pour secourir les personnes sans abri. Silencieuses, elles sont nombreuses à ne pas solliciter les organismes d’assistance sociale. Exclues socialement, il est nécessaire d’aller à leur rencontre pour leur apporter un soutien pluriel. Les endroits sont nombreux : rues, campements, gares, parcs…les associations et travailleurs sociaux n’hésitent pas à venir jusqu’à ces personnes vulnérables pour leur fournir une aide immédiate et échanger avec elles. Elles sont souvent seules et peinent à nouer une relation de confiance avec les autres individus.
Il peut leur être proposé une mise à l’abri pour la nuit, en fonction des places disponibles.
Dans les centres, les personnes peuvent avoir un repas, prendre une douche, recevoir des soins infirmiers. Elles peuvent aussi être accompagnées dans leurs démarches administratives : papiers d’identité, droits, demandes dans un centre d’hébergement ou un logement social.
Beaucoup de maraudes sont organisées par des associations caritatives comme le Secours Populaire, la Croix-Rouge, les Restos du Cœur, l’Ordre de Malte France. Les services publics sont par ailleurs engagés comme les municipalités, centres communaux d’action sociale, services de santé, la police municipale.
L’Ordre de Malte effectue plusieurs types de maraude. Il y a la maraude sociale pour créer du lien, apporter une écoute, du réconfort. Il y a aussi la maraude médicale en lien avec la vocation hospitalière de l’Ordre. Des infirmiers ou des médecins apportent les premiers soins et, si besoin, orientent les personnes vers les structures adaptées.
Il existe en outre des maraudes distributives : le but est de distribuer des biens de première nécessité aux personnes (vêtements, nourriture, biens d’hygiène…).
Objectifs principaux de la maraude sociale
Les équipes des maraudes sociales vont à la rencontre des personnes de la rue pour maintenir le lien social. En grande précarité, elles sont les plus vulnérables. Elles ont besoin d’aide et d’assistance en particulier lors d’épisodes de canicule ou de grand froid. Répondant à un objectif solidaire, les maraudes réunissent associations, professionnels, bénévoles pour suivre l’évolution des besoins des sans-abris. En ressort une expertise cumulée qui renforce la mise en œuvre de moyens matériels et humains en faveur des populations souvent invisibilisées. Ils offrent ensemble une écoute bienveillante et des vêtements chauds pour affronter des hivers difficiles. Les bénévoles parcourent les rues pour proposer en outre des duvets, des couvertures. Ils apportent un peu de chaleur et de réconfort à ces personnes qui n’ont plus rien. Les personnes sans abri n’ont ni toit, ni de quoi se nourrir sainement et très peu de contacts humains.
Lors de périodes de grands froids, les personnes sans domicile fixe sont les plus impactées. Le risque de mortalité est accru, ils doivent être alors secourus au plus vite. Venant en renfort du SAMU social, de la Préfecture et des collectivités, les bénévoles formés au secours sociopsychologique dispensent une écoute attentive aux plus démunis souvent désorientés.
S’ils l’acceptent, ils peuvent les adresser à des centres d’hébergement ou des centres de réinsertion. Des établissements sociaux, spécialisés dans l’hébergement d’urgence, accueillent des personnes sans abri. Ces structures complétées par les nuitées d’hôtel, comprennent, un hébergement d’une durée limitée.
Qui réalise les maraudes ?
Les maraudes sont des actions solidaires menées par une diversité d’acteurs avec des compétences complémentaires afin d’aider les personnes sans-abri et leur apporter une aide matérielle, morale ou médicale.
De nombreuses associations et organisations sociales, caritatives ou humanitaires organisent des maraudes. Les bénévoles sont au cœur de ce dispositif. Ils distribuent des repas chauds, des vêtements, des couvertures, ou offrent un moment d’écoute. Leur engagement est précieux.
Les étudiants sont également parties prenantes des maraudes, à travers par exemple des associations universitaires. Leur énergie insuffle des idées innovantes pour améliorer l’efficacité du dispositif.
La maraude les sensibilise en outre à la réalité des plus démunis tout en comprenant un soutien direct et concret. En plus de la distribution de biens essentiels, ils participent à redonner de la dignité aux personnes en situation de précarité, avec une écoute attentive.
Les maraudes sont le fruit d’une mobilisation collective, où chacun, selon ses moyens et ses compétences participent à cet élan solidaire.
Associations, bénévoles et travailleurs sociaux
Les maraudes ne pourraient exister sans l’engagement des associations et des travailleurs sociaux, qui structurent et organisent ces actions sur le terrain. Leur rôle est essentiel pour assurer une aide régulière, professionnelle et adaptée aux besoins des personnes sans-abri.
Les organisations caritatives comme le Secours Populaire, les Restos du Cœur ou la Croix-Rouge, l’Ordre de Malte, sont très actives. Elles coordonnent des équipes de bénévoles, collectent des dons (nourriture, vêtements, produits d’hygiène) et organisent des tournées régulières dans les rues. Leur expérience et leur réseau leur permettent d’agir efficacement et de toucher un grand nombre de personnes. Les bénévoles participent à dynamique essentielle de citoyenneté et de solidarité.
Ils sont amenés à collaborer avec des réseaux spécialisés comme le Samu Social. Ils peuvent compter sur une approche sur-mesure qui permet de répondre à des besoins particuliers.
Les travailleurs sociaux comme les assistantes sociales et éducateurs spécialisés interviennent également lors des maraudes. Leur mission est d’évaluer les besoins des personnes rencontrées, de les orienter vers des structures d’hébergement ou des dispositifs d’insertion, et de les accompagner dans leurs démarches administratives. Leur expertise est déterminante pour sortir les personnes de la précarité sur le long terme.
Grâce à ces acteurs, les maraudes ne se limitent pas à une aide ponctuelle : elles deviennent un maillon essentiel dans la lutte contre l’exclusion et la précarité.
Les maraudes en coopération avec les services publics
Les maraudes dans une démarche globale d’accompagnement social. En collaboration avec les services publics, elles participent d’une politique de solidarité et de réduction des inégalités. Il existe de nombreux partenariats avec des structures associatives.
Ce peut être en lien avec des Permanences d’Accès aux Soins de Santé (PASS). Les équipes mobiles de soins interviennent lors des maraudes pour proposer des consultations médicales, des dépistages, ou des orientations vers des structures adaptées.
Il y a aussi une collaboration avec les travailleurs sociaux des CCAS (Centres Communaux d’Action Sociale) ou et des associations pour proposer des places en hébergement d’urgence ou des solutions de logement temporaire. La police municipale ou la gendarmerie peut être amenée à participer aux maraudes pour assurer la sécurité des acteurs sur le terrain mais également des bénéficiaires. Elles peuvent proposer une orientation vers des dispositifs d’urgence ou de protection. Les missions locales ou les services sociaux départementaux peuvent par ailleurs être sollicités pour proposer des parcours d’insertion professionnelle ou des aides administratives.
Ces collaborations sont essentielles pour inclure les personnes de la rue pour qu’elles restent visibles de la société, des institutions, et ne soient pas hors du système.
Comment se déroule une maraude ?
Une maraude doit rétablir un lien social avec les plus isolés. Les équipes vont à la rencontre des sans domicile fixe (SDF) qui ont besoin d’aide. Les bénévoles peuvent apporter un soutien moral ou matériel. Des associations se mobilisent pour faire régulièrement des maraudes, en particulier dans les villes où le nombre de sans-abri est élevé. Les équipes de bénévoles partent à pied, ou avec un véhicule, munies de produits de première nécessité. Lors des périodes de grand froid, les bénévoles peuvent être amenés à réaliser des maraudes tous les jours. Les équipes veillent à la sécurité et à celle des personnes aidées, surtout la nuit ou dans des zones isolées.
Lors des maraudes médicales, les bénévoles prodiguent des soins médicaux ou orientent les personnes vers les structures médicales adaptées. Infirmiers, médecins, pharmaciens mettent leurs compétences au service des plus démunis.
La Fondation Française de l’Ordre de Malte apporte un soutien régulier pour financer des actions de terrain de l’association en France comme à Vannes où les bénévoles de la délégation locale arpentent les rues de la ville pour aider les personnes en situation de précarité et leur apporter une aide matérielle et morale majeure. L’appui de la Fondation a permis à la délégation de disposer de moyens supplémentaires pour développer le dispositif itinérant.
Préparation, parcours et logistique
Une maraude nécessite une préparation collective. Il convient d’engager des ressources humaines et matérielles. La structure constitue une équipe (bénévoles, travailleurs sociaux ou médecins/ infirmiers). Elle est briefée sur les objectifs de la maraude, les zones à couvrir et les consignes de sécurité. Les équipes se munissent de matériel à distribuer : denrées alimentaires, boissons, couvertures, vêtements chauds…Des lampes frontales sont nécessaires pour les maraudes de nuit.
En amont, plusieurs tâches sont à prévoir. Il faut assurer le suivi des approvisionnements, veiller à la mise en œuvre des bonnes pratiques d’hygiène, assurer les relations avec les fournisseurs de produits alimentaires (ex : Banque Alimentaire, supermarchés), identifier les achats nécessaires de produits alimentaires (types et quantités).
L’itinéraire doit être bien défini avec des parcours établis dans des gares, parcs, abris de fortune, quartiers où vivent des personnes sans-abri notamment. Les maraudes véhiculées agissent sur un périmètre plus large et permettent de transporter si nécessaire, des personnes vers un centre d’hébergement d’urgence.
A l’Ordre de Malte, il y a une réunion de préparation qui informe les bénévoles de l’association du parcours à suivre et des objectifs de la maraude. Ils préparent des sacs avec des vêtements, couvertures, thermos de boissons chaudes, denrées alimentaires ainsi que des kits d’hygiène. Ils partent en petits groupes pour couvrir un maximum de zones.
Dialogue, écoute et orientation des personnes en détresse
Une maraude permet d’établir un contact avec des personnes isolées et exclues socialement. Les équipes sur le terrain ont pour mission d’écouter sans juger et de prendre le temps d’échanger avec une grande bienveillance. Le lien humain est crucial pour favoriser une réinsertion. Il faut pouvoir comprendre les besoins car chaque situation est unique. L’écoute attentive permet d’identifier les besoins prioritaires et d’adapter l’aide proposée. La personne a besoin de se nourrir, de se réchauffer mais aussi d’un soutien moral. Il peut être établi un accompagnement administratif, une orientation vers un hébergement temporaire. Via le dialogue, les équipes peuvent par exemple informer sur les droits (RSA, AME, hébergement d’urgence, etc.), orienter vers des structures adaptées (foyers, centres de soins, ateliers d’insertion).
L’approche des bénévoles comprend une attitude adaptée. Il convient de se mettre à la hauteur de la personne pour lui parler. Les personnes vivant dans la rue depuis longtemps peuvent prendre pour une agression que l’on vienne vers eux pour leur proposer directement quelque chose. Il est conseillé de ne pas imposer le don mais d’être avant tout à l’écoute de celui ou celle que l’on souhaite aider.
Retrouvez les dossiers de la Fondation Française de l’Ordre de Malte.