Comment se passent les accouchements en Afrique ?

Les accouchements en Afrique subsaharienne en particulier se déroulent dans des conditions inégales selon les régions, les pays, et surtout en fonction des milieux ruraux ou urbains. Ils sont souvent marqués par des conditions sanitaires précaires, un accès limité aux soins obstétricaux d’urgence et un manque de personnel médical qualifié. Dans beaucoup de zones rurales, les femmes doivent marcher plusieurs kilomètres, parfois alors qu’elles sont très près d’accoucher, pour atteindre un centre de santé. Sinon, elles accouchent à domicile, faute de moyens de transport et souvent sans l’assistance d’un professionnel de santé qualifié. 

Aider les enfants
©OrdredeMalteFrance

Le recours à des « matrones » traditionnelles est encore très courant, bien qu’elles soient souvent expérimentées, elles ne sont pas toujours formées aux gestes médicaux de base et aux normes médicales modernes, et ne sont pas à même de gérer les éventuelles complications. Le manque de matériel médical comme les kits d’accouchements stériles, et l’insuffisance de médicaments essentiels (comme l’ocytocine pour prévenir les hémorragies) aggravent les risques. 

Le manque de matériel médical, comme les kits d’accouchements stériles, et l’insuffisance de médicaments essentiels (exemple l’ocytocine pour prévenir les hémorragies) aggravent les risques. 

Les hôpitaux et centres de santé sont souvent sous-équipés. L’électricité et l’eau potable peuvent faire défaut, aussi, les conditions d’hygiène ne sont pas toujours remplies. Cela expose les mères et les nouveau-nés à des infections évitables.    

Dans les zones urbaines ou dans les structures de santé de l’Ordre de Malte notamment soutenues par la Fondation Française de l’Ordre de Malte, les conditions sont meilleures avec un accompagnement médical plus adapté. Il s’agit d’un enjeu majeur que les infrastructures médicales soient suffisamment bien équipées.
Le soutien de la Fondation permet de continuer à offrir aux patients des soins de qualité et éviter par exemple l’absence de matériel de stérilisation et le manque de médicaments. Les établissements doivent souvent faire face en outre, à des coupures d’électricité et une pénurie de personnel qualifié. 

L’accouchement peut être traumatisant voire mortel si les conditions d’accueil ne sont pas alors suffisantes, autant pour la mère que l’enfant. En Afrique, les complications comme les hémorragies, les infections, les éclampsies ou les accouchements prolongés sont fréquentes, et souvent mal prises en charge à cause du manque d’équipement et de personnel. 

La Fondation Française de l’Ordre de Malte agit en apportant un financement à des centres de santé et des maternités dans plusieurs pays d’Afrique comme au Togo, Sénégal, Bénin, Cameroun gérés par l’Ordre de Malte au service des populations démunies. Elle contribue à lutter contre la mortalité maternelle et infantile.

 

Dans quelles conditions les femmes enceintes accouchent-elles en Afrique ? 

Les conditions d’accouchement pour les femmes en Afrique varient selon les régions, mais elles sont globalement marquées par la pauvreté. Dans les zones rurales, plus de 60% des femmes accouchent sans assistance qualifiée. Elles doivent parfois choisir entre un accouchement à domicile souvent sans assistance médicale, et un centre de santé lointain et sous-équipé. Le trajet vers un centre de santé peut prendre plusieurs heures, voire des jours, en raison de l’absence de routes praticables ou de transport. 

Les établissements de santé, lorsqu’ils existent, souffrent de multiples insuffisances : manque d’eau potable, d’électricité, de matériel médical (civières, tables d’accouchement, gants stériles), ou même de personnel. Ils n’ont pas toujours de personnel disponible en permanence. Il n’est pas rare qu’une seule sage-femme soit mobilisée pour plusieurs villages, sans relais. Dans certains cas, les femmes doivent acheter elles-mêmes du matériel médical (gants, seringues, médicaments), ce qui limite l’accès aux soins pour les plus pauvres.

L’accès à des soins prénataux est également très limité : beaucoup de femmes ne consultent jamais avant l’accouchement. Ce manque de suivi augmente considérablement les risques d’hypertension, d’infections ou de complications non détectées. De plus, les femmes doivent parfois payer pour les services de santé, même publics, ce qui constitue un frein majeur dans des contextes de pauvreté extrême. Les complications obstétricales (hémorragies, éclampsie, ruptures utérines) sont souvent mal prises en charges faute de formation et d’équipement. Cela conduit à une mortalité maternelle très élevée dans certaines zones d’Afrique. De plus, le respect de la dignité et de la vie privée des patientes est parfois négligé dans les hôpitaux surchargés.

La Fondation Française de l’Ordre de Malte permet avec le soutien de ses bienfaiteurs, de mettre en place des programmes de soins maternels gratuits ou à très faible coûts dans les établissements de santé gérés par l’Ordre de Malte. Ils peuvent ainsi assurer un accompagnement prénatal et postnatal de qualité ainsi que des accouchements encadrés par des professionnels. Vous pouvez également retrouvez notre dossier sur les dispensaires en Afrique en suivant ce lien.

 

Accouchement en Afrique : quelques chiffres

Les chiffres concernant les accouchements en Afrique sont alarmants, bien qu’en amélioration dans certaines régions grâce à l’aide internationale.

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) :

  • Taux de mortalité maternelle : En 2023, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), environ 533 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes en Afrique, contre 12 en Europe. 
  • Taux de mortalité néonatale : Environ 27 décès pour 1 000 naissances vivantes en Afrique en 2022. Ce taux varie selon les pays d’Afrique. Soit 1 bébé sur 20 meurt avant son premier mois de vie. 
  • Taux d’accouchement assistés par du personnel qualifié : En 2023, environ 60% des accouchements étaient assistés par du personnel médical formé, avec de grandes disparités entre les zones urbaines (80-90%) et rurales (30-40%). 
  • Accès aux soins prénatales :  En 2023, moins de 50% des femmes enceintes bénéficiaient de quatre consultations prénatales, recommandées par l’OMS. 
  • Accès aux soins obstétricaux d’urgence :  En 2023, seuls 35 à 40% des centre de santé offraient un accès à des soins obstétricaux complet (césarienne, transfusion sanguine, etc.)
  • Taux de césarienne : En 2023, il était inférieur à 5% ce qui indique une insuffisance de soins chirurgicaux vitaux.  

Ces chiffres illustrent les disparités entre les pays africains et les pays à hauts revenus. Ils montrent l’urgence d’agir pour améliorer les soins dans le domaine de la santé maternelle et infantile.
La Fondation Française de l’Ordre de Malte contribue à réduire ces écarts en apportant un financement à des établissements situés dans des pays particulièrement concernés par ces difficultés.
Elle a à cœur de mener sa mission essentielle de protection de la mère et l’enfant. Depuis de nombreuses années, la Fondation soutient le Pavillon Sainte Fleur à Madagascar afin de garantir une continuité et une qualité des soins de l’établissement qui dispose d’un service de gynéco-obstétrique et d’un service de néonatologie performants, accessibles aux personnes démunies.

 

Comment améliorer les conditions d’accouchement en Afrique ?

Améliorer les conditions d’accouchement en Afrique nécessite une approche globale, structurée autour de plusieurs axes : 

  • Renforcement des infrastructures médicales : Construction ou réhabilitation de centres de santé, accès à l’eau, à l’électricité, et à des équipements essentiels comme les tables d’accouchement ou les incubateurs. 
  • Formation du personnel : Augmenter le nombre de sage-femmes, médecins, et infirmiers formés spécifiquement aux soins maternels et néonataux. La Fondation Française de l’Ordre de Malte participe financièrement à la formation de personnel dans certains établissements de santé gérés par l’Ordre de Malte qui ont des partenariats avec des écoles de santé locales.
  • Accès gratuit aux soins : Cela permet de lever le frein financier, notamment pour les populations rurales. L’Ordre de Malte se mobilise en faveur des plus démunis pour leur offrir des soins de qualité malgré l’absence de ressources suffisantes.
  • Education communautaire : Sensibilisation des femmes et des communautés à l’importance du suivi de grossesses, de l’accouchement médicalisé et des soins postnataux. L’Ordre de Mate est mobilisé dans la mise en place de programmes dédiés. 
  • Transports d’urgence : Mise en place d’ambulances et de réseaux de transport d’urgence, parfois gérés par des associations humanitaires. L’Ordre de Malte avec l’aide de la Fondation a mise en place des projets d’ambulances médicalisées dans certaines zones reculées d’Afrique.

 

La Fondation Française de l’Ordre de Malte participe activement à la lutte contre la mortalité maternelle et infantile qui reste un enjeu vital en Afrique.  Les biens et les dons recueillis permettent de contribuer efficacement aux projets conduits par l’Ordre de Malte pour permettre aux mères d’accoucher dans des conditions dignes et sécurisées malgré l’absence de ressources.

 

        Retrouvez tous les dossiers de la Fondation Française de l’Ordre de Malte