Comment avoir droit à une aide alimentaire ? 

L’aide alimentaire est un dispositif essentiel pour lutter contre la précarité en France. Elle permet aux personnes en difficulté d’accéder à des denrées alimentaires gratuitement ou à prix réduit.  En 2021, l’aide alimentaire bénéficiait selon l’Insee, à un peu plus de 3 millions de personnes en France.  Cette action sociale ne se limite pas au soutien de personnes en situation d’urgence mais aussi des personnes précaires dont le nombre et le profil ont fortement évolué depuis la crise covid. L’Ordre de Malte en France est un acteur majeur de la solidarité. Il joue un rôle important dans cette lutte contre la précarité, en complément des actions menées par les CCAS (centre communal d’action sociale), des associations qui s’appuient sur le bénévolat telles que les Restos du Cœur, la Croix-Rouge, le Secours populaire, l’Ordre de Malte, ou encore les Banques Alimentaires, en faveur des personnes démunies. Les dispositifs d’entraide sont fondamentaux pour faire face à l’insécurité alimentaire qui s’accroît en France.

©OrdreDeMalteFrance

Qui peut bénéficier d’une aide alimentaire ? 

Personnes en situation de précarité 

Les bénéficiaires sont généralement des individus vivant sous le seuil de pauvreté, sans emploi, ou en situation d’exclusion sociale. Cela inclut les personnes sans-abri, les travailleurs précaires, les familles monoparentales, ou encore les personnes âgées isolées. 
Selon l’Insee, près de 75 % des bénéfiaciaires vivent dans un ménage dont le niveau de vie est inférieur à 40 % du niveau de vie médian. Une majorité vit dans leur propre logement mais cumule plusieurs formes d’aides : sociales, associatives ou informelles.

Profils spécifiques (étudiants, retraités, demandeurs d’asile, etc.) 

Depuis quelques années, le profil des bénéficiaires en insécurité alimentaire varie, avec des publics spécifiques ciblés. C’est le cas des étudiants qui sont de plus en plus concernés par la précarité et alors confrontés à des difficultés financières. De nombreux étudiants vivent avec des ressources limitées, souvent inférieures au seuil de pauvreté. Malgré les bourses et aides publiques, le coût de la vie (logement, alimentation, transport) reste élevé. Beaucoup doivent cumuler études et petits boulots, parfois au détriment de leurs études. L’accès à une alimentation équilibrée est aussi compromis : certains sautent des repas ou dépendent des distributions alimentaires. Les associations comme l’Ordre de Malte, les CROUS ou les Restos du Cœur interviennent pour offrir des repas ou des denrées. Les étudiants étrangers sont particulièrement vulnérables, souvent sans soutien familial ni aides locales. Les personnes âgées à faibles revenus sont aussi en augmentation tout comme les demandeurs d’asile et réfugiés. En attente de régularisation, ils sont souvent sans ressources et peuvent accéder à des aides alimentaires d’urgence

Quelles sont les conditions pour en bénéficier ? 

Ressources financières et seuils de revenus 

Les critères d’éligibilité reposent principalement sur les ressources du foyer.  Le principal critère est le revenu mensuel net du foyer, comparé aux seuils de pauvreté ou aux barèmes sociaux. Un plafond est fixé par mois selon la situation : personne seule, couple sans enfant, nombre d’enfants à charge. Les seuils peuvent varier légèrement selon les régions ou départements. Les familles monoparentales et les personnes isolées sont souvent prioritaires. Les chômeurs de longue durée, retraités précaires et bénéficiaires de minima sociaux sont aussi ciblés. Les ressources sont évaluées à partir de documents justificatifs : avis d’imposition, bulletins de salaire, etc. Certaines structures comme les CCAS, CAF ou associations peuvent adapter les critères selon les besoins. Les individus dépassant les plafonds ou sans justificatifs peuvent être exclues temporairement de l’aide.

Autres critères : logement, charge de famille, isolement 

Des critères de logement sont en outre pris en compte pour l’attribution de l’aide alimentaire en France. Il convient d’identifier les situations de précarité ou d’isolement. Est étudiée l’absence de logement stable :  personnes sans domicile fixe ou vivant en hébergement d’urgence. Les logements précaires comme les squats, caravanes, logements insalubres ou surpeuplés sont par ailleurs évalués. L’hébergement temporaire, un logement insalubre ou encore la domiciliation administrative (pour les personnes sans adresse fixe, une domiciliation auprès d’un CCAS ou d’une association est souvent exigée pour accéder aux aides) sont des critères évalués. Les bénéficiaires peuvent être en logement mais avec des loyers ou charges trop lourdes par rapport à leurs revenus. L’isolement géographique est également un critère car vivre dans une zone rurale ou mal desservie peut limiter l’accès aux ressources alimentaires.

Quelles démarches faut-il accomplir ? 

Pièces justificatives à fournir 

Pour faire une demande, il faut généralement fournir différents justificatifs afin de garantir que cette aide parvienne aux personnes qui en ont réellement besoin. Il s’agit d’évaluer la situation financière : les justificatifs permettent de vérifier les revenus et les charges du foyer mais aussi d’éviter les abus. Cela assure une distribution équitable et ciblée des ressources limitées. Selon les profils (famille, étudiant, retraité), les associations peuvent proposer une aide plus pertinente aux personnes démunies. Des critères légaux doivent être pris en compte, certaines aides sont soumises à des seuils de revenus définis par les pouvoirs publics. En garantissant la transparence, cela renforce la confiance entre les bénéficiaires et les structures d’aide. Les documents demandés sont globalement une pièce d’identité, un justificatif de domicile ou une attestation de domiciliation, des justificatifs de ressources (avis d’imposition, bulletins de salaire, attestation CAF), la composition du foyer. 

Où et comment faire une demande ? (CCAS, associations, etc.) 

Il est conseillé d’identifier tout d’abord le bon interlocuteur. Selon la situation, il faut s’adresser au CCAS (Centre Communal d’Action Sociale), à une assistante sociale ou à une association comme celle de l’Ordre de Malte. Puis il faut préparer les justificatifs adéquats. Certains CCAS ou associations proposent des permanences ou des accueils sans rendez-vous. D’autres exigent une prise de contact préalable. Le dossier de demande permet d’évaluer la situation et de déterminer le type d’aide adapté (urgence ou régulier). Après étude du dossier, la personne est orientée vers les dispositifs disponibles (colis alimentaires, paniers repas, épicerie solidaire, bons alimentaires, etc.).
 

Quels types d’aides peut-on obtenir ? 

Aide alimentaire d’urgence 

L’aide d’urgence est destinée aux personnes en situation critique, sans ressources immédiates. Elle peut prendre la forme de colis alimentaires, bons d’achat, repas chauds distribués dans la rue ou dans des centres d’accueil. La Fondation Française de l’Ordre de Malte soutient des dispositifs d’aide alimentaire dans plusieurs villes de France.  Elle a participé à la mise en œuvre de crise de Food Trucks Solidaires pour aider des étudiants, jeunes travailleurs, familles, personnes âgées qui se retrouvent aujourd’hui démunis sans pouvoir se nourrir. Ils répondent à une urgence alimentaire en Ile-de-France.

Aide régulière (colis, repas, épiceries sociales) 

Pour les personnes suivies sur le long terme, l’aide peut être régulière. Elle s’inscrit dans une démarche globale d’accompagnement des personnes en situation de précarité. Il s’agit de garantir une sécurité alimentaire durable, en assurant un accès régulier à des produits essentiels. Les colis alimentaires incluent des denrées fraiches, des protéines, des fruits et légumes, pour répondre aux enjeux nutritionnels. L’aide alimentaire devient un levier pour favoriser l’insertion sociale et professionnelle, en renforçant la dignité et la confiance en soi.
Les épiceries sociales comme celles de l’Ordre de Malte qu’elles soient fixes ou itinérantes, permettent d’acheter des produits à prix réduit. Pour répondre aux enjeux de la précarité qui ne cessent de s’accroître à Marseille, la Fondation Française de l’Ordre de Malte a ainsi apporté son appui à une épicerie solidaire dans un quartier de la ville particulièrement touché par la pauvreté. Ce projet de distribution alimentaire offre aux bénéficiaires une alimentation plus saine et durable.
Ces dispositifs d’aide régulière sont accompagnés d’un temps d’écoute et de réconfort, favorisant le lien social et la réinsertion. 

Retrouvez les dossiers de la Fondation Française de l’Ordre de Malte.