Comment se passent les accouchements en Afrique ?

En Afrique, mettre au monde un bébé représente encore un risque important pour les femmes. Que ce soit dû à des complications liées à la grossesse ou à l’accouchement, le taux de mortalité maternelle reste élevé pour ce continent. Une situation alarmante qui mobilise de nombreuses associations pour améliorer les conditions sanitaires dans les maternités et leur apporter les moyens nécessaires.

Dans quelles conditions les femmes enceintes accouchent-elles en Afrique ?

Dans de nombreux pays d’Afrique, les hôpitaux peinent à offrir un environnement médical sécurisé aux femmes enceintes et aux nouveau-nés. Les services de santé manquent véritablement de moyens et de personnels. Les maternités publiques ont même du mal à offrir les services les plus élémentaires.

Une future maman ne bénéficie pas forcément des visites recommandées pendant la grossesse avec un suivi appuyé d’un gynécologue ou d’un obstétricien. Un grand nombre de femmes accouche sans la présence d’une sage-femme qualifiée à leurs côtés. La plupart des décès maternels pourraient être évités si les femmes étaient accompagnées d’une équipe médicale pour détecter d’éventuels dangers pour elles et pour leurs bébés.

La plupart des décès maternels sont dus à des hémorragies importantes ou des infections pendant l’accouchement mais aussi à une hypertension artérielle durant la grossesse.
Par ailleurs, certaines femmes auraient besoin d’une césarienne permettant l’accouchement par incision de l’abdomen et de l’utérus lorsqu’il ne peut être réalisé par voie basse. Une intervention qui n’est pas toujours pratiquée dans des blocs opératoires adaptés.
Lors d’accouchements par voie basse, faute de moyens, les maternités ne proposent pas forcément d’anesthésiants pour la péridurale. L’exécution d’une épisiotomie pour extraire le fœtus plus facilement n’est que peu réalisée, les soignants ne disposant pas systématiquement de fil de sutures. Si cette opération chirurgicale est mal exécutée, elle peut entraîner de graves lésions après l’expulsion du nouveau-né.

La nutrition est en outre un enjeu important pour la santé des mamans et de leurs bébés pendant leur grossesse jusqu’au postpartum, dans le cadre de l’allaitement qui doit comprendre les besoins nécessaires pour le bon développement du nourrisson.  Si la mère est restée en bon état de nutrition, son lait contiendra alors tous les nutriments en justes proportions.

©OrdreDeMalteFrance

 

Accouchement en Afrique : quelques chiffres

En 2020, environ 70 % de l’ensemble des décès maternels ont été enregistrés en Afrique subsaharienne selon l’Organisation des Nations Unies (ONU). Dans 9 pays faisant face à des crises humanitaires, les taux de mortalité maternelle ont représenté plus du double de la moyenne mondiale : 551 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes, contre 223 à l’échelle mondiale.
D’après le rapport de l’ONU, près de 99 % des décès maternels surviennent dans les pays en développement, dont plus de la moitié en Afrique subsaharienne. L’évolution de la situation en Afrique est donc particulièrement signifiante au niveau mondial.
A noter que le risque de mortalité d’un nouveau-né en Afrique subsaharienne est sept fois plus élevé qu’en Europe et en Amérique du Nord. Les naissances prématurées et les complications pendant l’accouchement sont les principales causes de décès.

C’est en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale que les retards les plus importants ont été constatés. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), un grand nombre des décès maternels surviennent dans ces deux régions. Elles concentrent 40 % des décès maternels et un tiers des décès d’enfants. En 2030, les décès maternels y seront encore plus de cinq fois supérieurs si des actions d’ampleur ne sont pas menées.
Le décès maternel est défini par l’OMS comme « le décès d’une femme enceinte ou dans les 42 jours suivant une interruption de grossesse pour une cause liée à ou aggravée par la grossesse ou sa gestion ».
L’organisation estime qu’il serait possible d’éviter les trois quarts des décès et des handicaps liés aux accouchements si les dispensaires étaient bien équipés avec un personnel qualifié.

Comment améliorer les conditions d’accouchement en Afrique ?

 La protection de la mère et l’enfant est une mission prioritaire pour l’Ordre de Malte. Il met en œuvre des moyens médicaux pour limiter les risques de santé des mères et de leurs bébés, en particulier en Afrique. La lutte contre la mortalité maternelle et infantile est bien une priorité dans les établissements de santé gérés par l’Ordre que ce soit au Burkina Faso, Sénégal, Cameroun, Tchad ou encore à Madagascar.

La Fondation Française de l’Ordre de Malte accompagne notamment l’hôpital d’Elavagnon au Togo. Depuis sa création en 1981, l’établissement permet aux populations d’avoir accès à des niveaux de soins adaptés dans une région rurale. L’hôpital confronté à un manque de personnel médical, la Fondation Française de l’Ordre de Malte apporte donc son soutien en 2022 à la création d’un internat pour former de nouveaux internes. Elle finance la construction d’un bâtiment pour accueillir dans les meilleures conditions des personnels médicaux, notamment des internes, qui viendront assurer leur formation à l’hôpital et seront un renfort précieux pour les soignants. 

La Fondation Française de l’Ordre de Malte apporte également une aide financière au Pavillon Sainte Fleur à Antananarivo, capitale de Madagascar. Cette maternité de référence dans la prise en charge des grossesses à risque permet aux femmes de mettre au monde leurs bébés dans un environnement médicalisé de qualité. Depuis 2015, des actions de stratégie avancée sont menées par l’établissement dans 12 centres de santés partenaires dans des quartiers défavorisés de la ville. En 2022, 139 accouchements difficiles ont alors pu être référés par ces centres partenaires. Il s’agit aussi d’équiper ces centres de matériels médicaux et de former le personnel de santé.
L’établissement mène de surcroît un programme déterminant concernant les fistules obstétricales qui sont des lésions graves dues à un accouchement long et négligé. Dans la plupart des cas, les conséquences pour la mère sont particulièrement invalidantes. 

Retrouvez tous les dossiers de la Fondation Française de l’Ordre de Malte