Entretien avec le Professeur Jean-Marie Decazes

Pour ce premier entretien, nous avons donné la parole au Professeur Jean-Marie Decazes, professeur de pathologies infectieuses et tropicales et membre du Conseil de la Fondation Française de l’Ordre de Malte.

La lèpre : les chiffres 

Selon l’OMS, en 2015, on comptait 3 millions de lépreux dans le monde répartis majoritairement dans les pays les plus pauvres de la planète. 210000 nouveaux cas sont dépistés chaque années dont 15 à 20 % d’enfants, c’est à dire que dans le monde, c’est une personne toutes les 2 minutes qui est touchée par la lèpre.

Lutte contre la lèpre : l’Ordre de Malte en première ligne 

L’Ordre de Malte lutte contre la lèpre depuis plusieurs siècles. Engagé sur le terrain auprès des malades, l’Ordre de Malte agit dans 11 pays parmi les plus touchés : Cameroun, Gabon, Guinée, Madagascar, Mauritanie, Sénégal, Cambodge, Inde, Laos, Vietnam et Brésil.

Un combat à plusieurs niveaux 

Avec la recherche, il fait des actions de terrain sa priorité. Il participe à des programmes nationaux de lutte contre la lèpre, à la demande des ministères de la Santé des pays concernés. Des consultations sont mises en place dans les centres gérés ou financés par l’Ordre de Malte, afin de dépister précocement les personnes malades, pour leur fournir les traitements et assurer le suivi de la polychimiothérapie.

La prise en charge des séquelles

Afin de redonner leur dignité aux personnes guéries et de les réinsérer dans la société et au sein même de leur village, l’Ordre de Malte met en place des programmes de rééducation fonctionnelle des membres touchés, de chirurgie réparatrice de la main et du pied invalides, et d’appareillage, notamment pour ceux qui ont perdu l’usage de leurs jambes. Ainsi, ils peuvent maintenant marcher, coudre, écrire, travailler, et retrouver leur place et leur dignité au sein de la cellule familiale et sociale.

Ces actions sont réalisées directement dans les structures de l’Ordre de Malte ou en partenariat avec les structures médico-hospitalières locales.