La déficience intellectuelle

Selon l’Inserm, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, la déficience intellectuelle toucherait 1 à 2 % de la population française. Cette déficience, que l’on connaît également sous les termes de retard ou handicap mental, se caractérise par des limitations importantes des capacités intellectuelles et des comportements adaptatifs. Elle affecte, en outre, les habiletés conceptuelles, sociales et pratiques. Depuis sa création, la Fondation française de l’Ordre de Malte soutient des actions pour aider les personnes en situation de handicap. Pour promouvoir une meilleure inclusion sociale et un meilleur bien être des personnes concernées, il convient de connaître les origines, les manifestations et les différents diagnostics de la déficience intellectuelle.

Aider les enfants
©Fondation Française de l’Ordre de Malte

Qu’est-ce que la déficience intellectuelle ?

  • Comme indiqué précédemment la déficience intellectuelle est un handicap mental caractérisé par un fonctionnement intellectuel et des capacités d’adaptation limités. Ces limitations se manifestent de différentes façons, notamment les compétences conceptuelles, sociales et fonctionnelles. Les personnes atteintes présentent généralement un quotient intellectuel (QI) inférieur à 70.
  • Les degrés de déficience intellectuelle varient de légère à sévère, avec des impacts sur la vie quotidienne et les besoins en termes de soutien et de soins. Les personnes présentant une déficience légère peuvent vivre de manière relativement autonome avec un soutien minimal, tandis que celles atteintes de formes plus sévères nécessitent une assistance continue. Les déficits intellectuels et cognitifs peuvent entraver l’apprentissage, la résolution de problèmes, la communication et l’accomplissement des tâches quotidiennes de manière indépendante.
  • Ces limitations intellectuelles peuvent également affecter le développement social et émotionnel des individus. Les personnes atteintes peuvent éprouver des difficultés à établir et maintenir des relations sociales, à comprendre et respecter les normes sociales, ainsi qu’à développer des comportements adaptés à la vie en société. Il s’agit d’en tenir compte pour offrir un soutien approprié aux personnes atteintes de déficience intellectuelle, comme c’est le cas dans certains ateliers d’éveil mis en place par l’association de familles Envoludia à laquelle la Fondation Française de l’Ordre de Malte apporte un appui.

 

Les causes de la déficience intellectuelle

La déficience intellectuelle peut avoir différentes causes, allant des facteurs génétiques aux influences environnementales. Identifier ces causes est nécessaire pour la prévention, le diagnostic et la prise en charge adéquate.

Causes génétiques

Les anomalies chromosomiques et les mutations génétiques sont des causes fréquentes de déficience intellectuelle. Parmi les syndromes les plus connus, on trouve :

  • Trisomie 21 (syndrome de Down) : présence d’une copie supplémentaire du chromosome 21, entraînant divers degrés de déficience intellectuelle.
  • Syndrome de l’X fragile : mutation sur le chromosome X, provoquant des troubles cognitifs et comportementaux significatifs.
  • Autres maladies rares : diverses pathologies génétiques moins courantes, telles que les syndromes de Prader-Willi et d’Angelman, peuvent également entraîner des déficiences intellectuelles sévères.

Ces maladies génétiques soulignent l’importance de la recherche et du dépistage précoce pour mieux comprendre et gérer ces troubles.

Causes prénatales

Les problèmes survenant pendant la grossesse peuvent affecter le développement du fœtus. Parmi ces problèmes, on trouve :

  • Infections maternelles : certaines infections comme la rubéole, le cytomégalovirus, la toxoplasmose ou le VIH peuvent causer des anomalies congénitales et affecter le développement cérébral.
  • Exposition à des toxines : la consommation d’alcool, de drogues et certains médicaments pendant la grossesse peut entraîner des malformations et des troubles du développement neurologique.
  • Carences nutritionnelles : une alimentation insuffisante en nutriments essentiels, comme l’acide folique, peut augmenter les risques de malformations du tube neural et de retard de croissance fœtale.

Une surveillance médicale de la future mère, pendant la grossesse, permet de prévenir ces risques de déficience intellectuelle.

Causes périnatales

Les complications durant l’accouchement peuvent également entraîner une déficience intellectuelle :

  • Asphyxie néonatale : le manque d’oxygène au cerveau du nouveau-né peut causer des dommages cérébraux.
  • Prématurité et faible poids de naissance : les bébés prématurés, ou de faible poids, ont un risque accru de lésions cérébrales, avec de potentielles déficiences intellectuelles.

Pour minimiser les risques de complications, il est important d’assurer une surveillance médicale et des soins dédiés pendant l’accouchement.

Causes postnatales

Certains facteurs post-natals peuvent également jouer un rôle dans le développement de la déficience intellectuelle :

  • Infections sévères : des infections comme la méningite ou l’encéphalite peuvent causer des lésions cérébrales.
  • Traumatismes crâniens : les accidents entraînant des dommages cérébraux peuvent conduire à des déficiences intellectuelles.
  • Exposition à des substances toxiques : le contact avec des substances telles que le plomb ou le mercure peut également nuire au développement cérébral.

Ces facteurs soulignent l’importance de la prévention et du traitement rapide des infections et des blessures chez les enfants.

 

Comment se diagnostique la déficience intellectuelle ?

Le diagnostic de la déficience intellectuelle est un processus complexe et rigoureux. Il comprend plusieurs étapes, afin d’évaluer les capacités intellectuelles et d’adaptation de l’individu.

Évaluation des capacités intellectuelles

Les tests de quotient intellectuel (QI) sont couramment utilisés pour mesurer les capacités intellectuelles. Ils comprennent des tâches verbales et non verbales qui évaluent des compétences telles que le raisonnement, la résolution de problèmes et la mémoire. Un QI inférieur à 70 est souvent indicatif d’une déficience intellectuelle.

Examen du comportement adaptatif

Les capacités d’adaptation sont les compétences nécessaires pour fonctionner dans la vie quotidienne, comme la communication, les compétences sociales et la gestion de la vie domestique. Des échelles de comportement adaptatif, telles que la “Vineland Adaptive Behavior Scales”, sont utilisées pour évaluer ces compétences.

Historique médical 

Un examen approfondi de l’historique médical et du développement de la personne est essentiel pour établir un diagnostic. Cela inclut des questions sur les antécédents familiaux, les complications prénatales et périnatales, ainsi que les infections ou traumatismes après la naissance.

Examen médical et neurologique

Un examen médical complet est effectué pour identifier toute cause médicale ou neurologique qui pourrait contribuer à la déficience intellectuelle. Cela peut inclure des analyses de sang, des tests génétiques et des examens d’imagerie cérébrale.

Évaluation multidisciplinaire

Le diagnostic nécessite souvent une équipe pluridisciplinaire incluant des médecins, des psychologues, des éducateurs et des travailleurs sociaux. Cette approche holistique permet d’obtenir une vue complète des besoins et des capacités de l’individu.

Observation et entretiens

Les observations directes du comportement de l’individu, ainsi que des entretiens avec les parents, les enseignants et d’autres personnes clés sont aussi importantes pour comprendre les difficultés quotidiennes et les aptitudes adaptatives.

La déficience intellectuelle est un handicap qui touche plus de 700 000 personnes en France. Chaque personne atteinte de déficience intellectuelle est unique, avec les besoins spécifiques et ses richesses. Des événements tels que la Nuit du handicap, à laquelle s’associe la Fondation Française de l’Ordre de Malte, permettent de favoriser la rencontre entre personnes handicapées et celles qui ne le sont pas.  

Les associations soutenues par la Fondation contribuent à développer un environnement inclusif et bienveillant pour les personnes en situation de handicap. Grâce à une meilleure compréhension et à des efforts continus en matière de recherche, de soins, de sensibilisation et d’éducation, il est possible d’améliorer la qualité de vie des individus ayant un handicap intellectuel et renforcer leur intégration sociale. Vous pouvez soutenir la Fondation pour l’aider à réaliser ces missions.

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