Le rôle principal d’une fondation philanthropique est d’agir en tant qu’acteur intermédiaire entre les ressources privées et les besoins publics. Elle canalise des fonds, des compétences, des réseaux et des volontés vers des causes d’intérêt général. A la différence des entreprises à but lucratif ou des institutions publiques, une fondation philanthropique repose sur la générosité privée au service de l’utilité sociale.
Les fondations jouent un rôle de facilitateur d’innovation. Elles peuvent expérimenter des approches nouvelles, soutenir des projets pilotes, et favoriser des initiatives qui ne sont pas encore financées par les pouvoir publics. Leur souplesse d’action, leur liberté de choix et leur ancrage dans la société civile leur permettent d’intervenir là où les dispositifs traditionnels atteignent leurs limites.
Les missions d’une fondation philanthropique sont généralement orientées vers l’intérêt général, au sens juridique et éthique. Elles peuvent inclure :
- Le financement de projets sociaux (aide à l’insertion sociale et professionnelle, lutte contre les discriminations)
- L’appui à la recherche scientifique et médicale (subvention à des laboratoires, bourses de recherche, financement d’infrastructure)
- La préservation du patrimoine culturel ou religieux
- L’éducation et la formation
- La transition écologique, par des actions de sensibilisation ou de reforestation
- La coopération internationale et l’aide humanitaire, surtout dans les zones de conflits ou en réponse aux catastrophes naturelles
En ce sens, une fondation peut soit agir directement, soit soutenir des partenaires (associations, ONG, institutions académiques).
L’impact d’une fondation ne se limite pas à la somme des financements accordés. Il est structurel, culturel et transformationnel :
- L’impact direct : il se mesure en termes de bénéficiaires touchés, de projets financés, de services délivrés. Par exemple, une fondation qui finance un centre d’accueil pour femmes victimes de violences à un impact direct et mesurable sur leur sécurité, leur reconstruction et leur autonomie.
- L’impact institutionnel : les fondations peuvent influencer les politiques publiques, en apportant des données, des expérimentations réussies, ou en plaidant pour certaines causes. Cela leur permet de faire évoluer les cadres législatifs ou de susciter de nouvelles politiques sociales.
- L’impact culturel : les fondations contribuent aussi à changer les mentalités et à faire progresser la solidarité dans la société. Par leur visibilité, elles sensibilisent l’opinion à des enjeux souvent méconnus : pauvreté invisible, isolement des personnes âgées, discriminations systémiques, etc.
- Effet levier : souvent, les dons privés attirent d’autres financements (entreprises, institutions publiques, mécénat), ce qui démultiplie l’impact initial.
La Fondation Française de l’Ordre de Malte incarne ces dimensions. En soutenant financièrement des actions sanitaires et sociales (hôpitaux, cliniques mobiles, programmes d’accueil) au service des plus les plus démunis, elle répond à des besoins fondamentaux et complètent le financement de l’Etat, ou même pallient l’absence d’aides publiques.
Elle est également vectrice de cohésion sociale : à travers les dons, elle fédère autour de valeurs fortes comme la dignité humaine, la solidarité et le service désintéressé.
Elle a un impact réel dans des contextes d’urgences (catastrophes naturelles, conflits) mais aussi dans l’accompagnement sur le long terme (maladie, handicap, dépendance).
Qu’est-ce qu’une fondation philanthropique ?
Le mot philanthropie vient du grec philos (amour) et anthropos (homme) : il s’agit de « l’amour de l’humanité ». Ainsi, une fondation philanthropie est fondée sur le principe du don avec l’objectif d’améliorer le bien-être collectif, de réduire les inégalités ou de défendre des causes essentielles.
Une fondation philanthropique est une institution privée, à but non lucratif qui décide d’affecter de manière irrévocable un patrimoine (argent, biens, titre, etc.) à la réalisation d’un objectif d’intérêt général.
Elle peut émaner de particuliers fortunés, d’entreprises, de familles ou même d’organisation religieuses comme c’est le cas de la Fondation Française de l’Ordre de Malte qui agit selon les principes humaniste et chrétiens de l’Ordre Souverain de Malte.
Elle est structurée autour d’un conseil d’administration ou d’un comité de direction chargé de veiller à la bonne utilisation des fonds selon les intentions du fondateur. Elle peut intervenir directement ou attribuer des financements à des tiers pour accomplir ses missions.
Définition et cadre juridique en France
Une fondation philanthropique est une entité juridique à but non lucratif créée par l’engagement irrévocable d’un ou plusieurs fondateurs (personnes physiques ou morales) qui affectent des biens, droits ou ressources en faveur du bien commun. En France, le cadre juridique des fondations est défini par la loi n°87-571 du 23 juillet 1987 sur le développement du mécénat. Cette loi précise que la fondation est un acte par lequel une ou plusieurs personnes physiques ou morales décident l’affectation irrévocable de biens, droits ou ressources à la réalisation d’une œuvre d’intérêt général et à but non lucratif.
Pour être reconnue comme fondation, l’organisation doit :
Être créée par acte notarié ou par une déclaration administrative.
Avoir pour but l’intérêt général (social, éducatif, culturel, humanitaire, scientifique, environnemental…).
Affecter un capital de manière irrévocable à ses missions. Ce capital est généralement de 1,5 millions d’euros.
Il existe plusieurs types de fondations en France, notamment :
- Fondation reconnue d’utilité publique (FRUP) : nécessite une autorisation par décret en conseil d’Etat et une dotation minimale de 1,5 millions d’euros. C’est le cas de la Fondation Française de l’Ordre de Malte.
- Fondation abritée : placé sous l’égide d’une fondation reconnue d’utilité publique, elle bénéficie de son statut juridique et son expertise. La Fondation Française de l’Ordre de Malte est abritante.
- Fondation d’entreprise : créée par une ou plusieurs entreprises pour une durée minimale de cinq ans, avec une dotation affectée à des actions d’intérêt général.
Fonds de dotation : structure juridique simplifiée créée par une simple déclaration en préfecture, avec une dotation initiale.
Différences entre fondation, association et fonds de dotation
Ces trois structures poursuivent des objectifs d’intérêt général, mais diffèrent par leur mode de création, leur gouvernance et leur fonctionnement.
Pour les associations, il s’agit d’un regroupement de personnes (au moins deux) autour d’un projet commun à but non lucratif sous la loi de 1901. Elle fonctionne sur le principe de la démocratie interne, avec des membres qui participent aux décisions.
Pour les fondations, la création se fait par l’affectation irrévocable d’un patrimoine à une cause d’intérêt général. Elle est dirigée par un conseil d‘administration.
Pour les fonds de dotation, il y a une entité juridique qui permet de recevoir des dons et de financer des actions d’intérêt général. Il est plus simple à créer qu’une fondation et peut être utilisé pour des projets ponctuels ou spécifiques.
Quelles sont les missions d’une fondation philanthropique ?
Les fondations philanthropiques ont pour mission principale de soutenir des actions d’intérêt général dans divers domaines :
- Solidarité et lutte contre les exclusions : aide aux personnes en situation de précarité, soutien aux populations vulnérables.
Santé et recherche médicale : financement de la recherche, amélioration de l’accès aux soins. - Education et culture : soutien à l’éducation, à la formation, à la diffusion de la culture.
Environnement : protection de la biodiversité, lutte contre le changement climatique.
Par exemple, la Fondation Française de l’Ordre de Malte soutient financièrement des projets dans le domaine de la santé, de la solidarité, de la lutte contre les exclusions, de l’éducation et de la sauvegarde du patrimoine.
Financer des projets d’intérêt général
Le financement de projets en faveur de l’intérêt général est au cœur des missions des fondations philanthropiques. Il s’agit d’un mécanisme essentiel qui permet de transformer les intentions altruistes (dons, legs, etc) en actions concrètes et durables au service de la société. En droit français, un projet d’intérêt général est une initiative qui vise à bénéficier à l’ensemble ou à une large partie de la population, sans recherche de profit et sans but lucratif. Il ne doit ni favoriser un groupe restreint de personnes, ni poursuivre des intérêt commerciaux ou politiques.
Les domaines éligibles à l’intérêt général sont nombreux, ils incluent :
- L’action sociale ou caritative (lutte contre l’exclusion, pauvreté, aide alimentaire)
- La santé publique (accès aux soins, recherche médicale, prévention)
- L’éducation et la formation (lutte contre le décrochage scolaire et contre l’illettrisme)
- La culture, les arts et le patrimoine (musées, restauration, spectacles vivants)
- L’environnement (préservation de la biodiversité, transition énergétique)
- La solidarité internationale et l’aide humanitaire
- L’inclusion et l’égalité des chances
Ainsi, tout projet soutenu par une fondation philanthropique doit respecter ce cadre juridique et éthique pour être éligible à un financement.
Les fondations philanthropiques fonctionnent souvent comme des piliers financiers de ces projets. Elles recueillent des fonds qu’elles concrétisent sous forme de subventions, dotations.
Le financement peut être ponctuel (un événement, une urgence) ou structurant sur plusieurs années, ce que fait la Fondation Française de l’Ordre de Malte qui accompagne des projets sur le long terme au-delà de l’urgence.
Certaines fondations comme la Fondation Française de l’Ordre de Malte sont des fondations abritantes qui abritent des fondations sous égide qui n’ont alors pas de gestion administrative à faire. Elles peuvent se consacrer pleinement à leur projet philanthropique en s’allégeant du suivi comptable et juridique entre autres.
Les fondations appliquent des critères rigoureux pour sélectionner les projets à financer. Cela inclut :
- La solidité du porteur de projet (expérience, gouvernance, bilan antérieur)
- La clarté des objectifs et des indicateurs de résultats
- L’innovation sociale : le caractère novateur ou reproductible du projet
- L’impact prévisible sur les bénéficiaires et la société
- La viabilité financière et la pérennité du projet
- L’ancrage territorial ou communautaire, lorsqu’il s’agit de répondre à des besoins locaux
Elles peuvent accompagner les porteurs de projet dans le montage du dossier, fournir un suivi, aider la réalisation d’un reporting.
Financer des projets d’intérêt général, ce n’est pas seulement transférer des fonds mais aussi soutenir des dynamiques de changement social, souvent en complément des politiques publiques. Cela permet de réduire les inégalités en soutenant ceux qui n’ont pas accès aux mêmes opportunités, de préserver les biens communs (santé, éducation, nature, culture) face à des logiques purement marchandes, de renforcer le tissu associatif local, notamment en zones rurales ou dans les quartiers populaires, d’encourager l’engagement citoyen en valorisant des initiatives portées par la société civile.
Ce rôle est d’autant plus stratégique dans un contexte de crises successives (climatique, sanitaire, sociales), où les institutions publiques ne peuvent pas tout financer seules.
Grâce aux dons et aux biens reçus, la Fondation Française de l’Ordre de Malte soutient de nombreuses actions concrètes portées par différentes associations :
- Centres et accueils de jour pour les plus précaires, où l’accès aux soins est gratuit et sans conditions de ressources
- Programme d’accompagnement aux personnes en difficultés sur le plan social avec un soutien à la parentalité
- Intervention d’urgence lors de crises humanitaires, comme en Ukraine ou au Maroc
Soutien à des établissements hospitaliers dans des zones où l’offre médicale est faible comme en Afrique - Ces financements ne visent pas seulement à pallier un manque : ils s’inscrivent dans une volonté d’impact durable, de respect de la dignité humaine et de solidarité internationale.
Quand on parle d’accompagnement par une fondation philanthropique
il ne s’agit pas uniquement d’un soutien financier, mais aussi :
- D’un appui technique et stratégique (conseil en structuration, aide à l’évaluation, mise en réseau)
- D’un soutien moral et institutionnel, notamment en apportant une légitimité à des projets émergents ou minoritaires
- D’un accompagnement sur la durée, avec un objectif de pérennisation
- Les fondations agissent ainsi comme de véritables partenaires porteurs de projets, les aidant à passer d’une idée à une réalité concrète, puis à une action structurée et durable.
Par ailleurs, la culture est un vecteur fondamental de lien social, d’éducation, de citoyenneté et d’identité collective. Or, elle est souvent fragilisée par un manque de moyens, notamment dans les zones rurales, les quartiers populaires, ou les territoires ultramarins.
Les fondations peuvent :
- Préserver le patrimoine historique et culturel : restauration de monuments, conservation d’archives, soutien aux musées ou aux fondations abritant des biens d’intérêt national.
- Soutenir la création contemporaine : aide aux artistes, résidence de création, financement d’événements artistiques (festivals, expositions, concerts).
- Favoriser l’accès à la culture pour les publics éloignés (personnes âgées ou en situation de handicap, zone rurale, quartier sensible).
- Transmettre la culture aux jeunes générations, via des programmes éducatifs, artistiques ou historiques.
Les initiatives sociales ciblent les problématiques liées à l’exclusion, à la précarité, à la perte d’autonomie ou à l’isolement. Elle vise à renforcer la solidarité et la cohésion sociale.
L’accompagnement des fondations peut inclure :
- Le soutien à des centres d’hébergement, aide alimentaire, programmes de réinsertion comme le fait l’Ordre de Malte
- Des actions en faveur de l’égalité des chances, notamment pour les jeunes, les femmes ou les minorités.
- L’accompagnement de structures œuvrant pour l’accès au droit, à l’alimentation, à l’énergie ou au logement.
- Le financement de projets dans les domaines du handicap, de la dépendance, de la santé mentale. La Fondation Française de l’Ordre de Malte poursuit la vocation hospitalière d’un organisme millénaire.
Plusieurs fondations accompagnent ce genre de projet, comme les Apprentis d’Auteuil. La Fondation Française de l’Ordre de Malte soutient divers projets en France comme des maisons d’accueil de jour, des maraudes pour les sans-abris, des épiceries solidaires. Elle finance aussi des programmes de lutte contre l’exclusion sociale.
Face à l’urgence climatique et à l’érosion de la biodiversité, les fondations peuvent aussi avoir un impact. L’environnement est devenu un champ prioritaire pour la philanthropie mondiale.
De nombreuses fondations dans le monde, accompagnent des projets pour la reforestation, protection de la faune, protection de l’écosystème, transition énergétique, l’éducation à l’environnement, et le développement de solutions locales face aux catastrophes naturelles.
Certaines comme la Fondation pour la Nature et l’Homme ou la Fondation GoodPlanet sont entièrement dédiées à ces enjeux.
De plus, la recherche scientifique, qu’elle soit médicale, technologique ou sociale, a besoin de financement stables et indépendants pour innover.
Les fondations peuvent financer des laboratoires de recherche, du matériel scientifique, des programmes d’étude, accorder des bourses de doctorat, soutenir des projets de vulgarisations scientifiques, permettre la diffusion des savoirs auprès du grand public.
La Fondation ARC pour la recherche sur le cancer ou la Fondation Pasteur interviennent dans la philanthropie scientifique.
L’engagement philanthropique avec la Fondation Ordre de Malte
La Fondation Française de l’Ordre de Malte a été créée en 1992 et elle est reconnue d’utilité publique depuis 1994. Elle a pour vocation de soutenir de actions sanitaires, sociales et humanitaire conduites par l’Ordre de Malte et par d’autres organismes partageant des valeurs communes.
Elle intervient également dans la sauvegarde et la protection du patrimoine chrétien ou lié à l’Ordre en référence à ses racines chrétiennes. Elle développe par ailleurs des projets philanthropiques de nature familiale.
Elle intervient en France et à l’international, notamment dans les domaines suivants :
Aide aux personnes en situation de précarité sur le plan social et médical via des maraudes, des programmes sociaux, des centres d’accueil de jour
Soins médicaux pour les plus fragiles et la protection de la mère et l’enfant : cliniques mobiles, dispensaires et soutien aux hôpitaux. Par exemple l’hôpital d’Elavagnon au Togo, un centre de santé en Guinée-Conakry, et la maternité du Pavillon Sainte Fleur à Madagascar.
Secours d’urgence : intervention lors des catastrophes naturelles ou de conflits, comme l’aide apportée aux victimes du séisme au Maroc ce qui a permis aux populations isolées de bénéficier d’un abri et de passer l’hiver dans de bonnes conditions.
Sauvegarde et protection du patrimoine chrétien ou lié à l’Ordre de Malte. La Fondation a contribué à des projets de restauration comme celui de l’Hôpital-Beaulieu dans le Lot, vestige emblématique du 13ème siècle de la vocation hospitalière de l’Ordre de Malte
La Fondation peut soutenir ces actions grâce à ses bienfaiteurs via des dons, des legs ou des assurances-vie. Du fait de son statut de fondation reconnue d’utilité publique, elle fait bénéficier d’avantages fiscaux importants aux donateurs.
Exemples de fondations locales actives
Les fondations comme la Fondation Française de l’Ordre de Malte peuvent soutenir des initiatives locales pour aider la population de la région. C’est le cas d’une antenne de l’association Le Rocher à Toulon qu’elle accompagne. Celle-ci développe des initiatives éducatives, sociales et culturelles en faveur des habitants en grandes difficultés d’un quartier défavorisé de la ville. La Fondation aide aussi la Maison des Familles de Rouen qui accueille les personnes précaires de la métropole sur le plan social.
Il s’agit pour les fondations de répondre aux besoins des populations dans des territoires fragilisés par des problématiques économiques et sociales. Elles financent des projets ayant un impact concret grâce aux nombreux bénévoles engagés au secours des plus vulnérables sur le terrain.
Événements et rencontres autour de la philanthropie avec la Fondation de l’Ordre de Malte
La Fondation Française de l’Ordre de Malte participe à divers événements pour présenter ses actions et son expertise dans les projets philanthropiques, notamment le Congrès des notaires de France. Elle y participe régulièrement depuis sa création.
Le Congrès des notaires de France est une organisation de plus de 130 ans ayant pour objet unique de produire une réflexion annuelle d’intérêt général issue de la pratique notariale, en contact quotidien avec les citoyens. La Fondation peut ainsi échanger avec les professionnels du notariat et les sensibiliser aux nombreux avantages de faire un legs solidaire.
La Fondation participe aussi à des conférences avec les autres acteurs de la philanthropie sur les enjeux du secteur et les causes en faveur du bien commun.
Les différents événements sont importants pour renforcer les liens avec les partenaires, attirer de nouveaux soutiens et valoriser l’impact des actions menées.
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