Maternité en Afrique : pourquoi investir est une urgence vitale

Investir dans les maternités en Afrique est une urgence vitale pour plusieurs raisons fondamentales. La mortalité maternelle et infantile y reste dramatiquement élevée. Chaque jour, des centaines de femmes meurent de complications évitables liées à la grossesse ou à l’accouchement. Ces décès surviennent souvent dans des régions rurales ou mal desservies, où les femmes n’ont pas accès à des soins médicaux de base. Ces chiffres masquent une autre réalité humaine : chaque décès maternel laisse derrière lui des familles dévastées, des enfants orphelins et des communautés fragilisées.

La Fondation Française de l’Ordre de Malte agit pour permettre aux femmes d’accoucher dans des conditions dignes et sécurisées dans plusieurs pays d’Afrique, en soutenant le fonctionnement et l’équipement de maternités, en formant du personnel médical local et en favorisant l’accès aux soins prénataux et postnataux. Le Pavillon Sainte Fleur à Madagascar appuyé par la Fondation, est un établissement qui permet aux femmes d’accoucher dans un environnement médicalisé avec des soins de qualité pour elle et leurs bébés.  En 2020, le Pavillon a pratiqué plus de 22 000 consultations et compte plus de 70 lits et 3 100 naissances par an. Il dispose de services de gynécologie obstétrique et de néonatologie.
Investir dans la maternité répond véritablement à une urgence de santé publique dans des pays où donner la vie représente encore un danger.

Par ailleurs, les enjeux ne sont pas uniquement sanitaires. Ils sont aussi économiques et sociétaux : une mère en bonne santé est un pilier pour le développement de sa famille et de sa communauté. Ignorer cette urgence revient à condamner à la précarité des générations entières. Investir dans les maternités africaines, c’est donc investir dans la vie, dans l’espoir et dans un avenir plus stable.

©OrdredeMalteFrance

 

Quel est l’état des maternités en Afrique aujourd’hui ? 

Aujourd’hui, l’état des maternités en Afrique est globalement préoccupant, bien que très variable selon les pays et les régions. Si certaines capitales africaines disposent d’établissements hospitaliers relativement bien équipés, les zones rurales et périurbaines font face à une pénurie alarmante d’infrastructures de santé adaptées à la prise en charge de la maternité.

De nombreuses maternités fonctionnent avec des moyens extrêmement limités : manque de lits, de matériel d’urgence obstétricale, d’eau potable, d’électricité stable et de médicaments de base. À cela s’ajoute une carence en personnel qualifié notamment de sage-femmes et de gynécologues. Dans certains cas, les femmes doivent parcourir des dizaines de kilomètres à pied ou en voiture pour atteindre un centre de santé, souvent trop tard.

Ces conditions fragiles rendent la prise en charge des accouchements à haut risque quasi impossible. Les complications telles que les hémorragies, éclampsies ou infections post-partum entraînent trop souvent des issues fatales. Des organismes comme la Fondation de l’Ordre de Malte soutiennent des structures locales gérées par l’Ordre de Malte pour pallier ces déficits. Elle appuie des rénovations de bâtiments, l’apport de matériel et des formations pour le personnel. Les établissements qu’elle soutient au Benin et au Cameroun portent une attention particulière à la mère et à l’enfant avec des programmes de Protection Maternelle et Infantile (PMI) avec une prise en charge prénatale et des accouchements sécurisés, ainsi qu’un suivi particulier pour les femmes et leurs bébés.

L’insuffisance chronique de financements publics nationaux en santé maternelle combinée à des politiques de santé inégalement structurées freinent les efforts d’amélioration. C’est pourquoi l’appui des organisations caritatives telles que la Fondation Française de l’Ordre de Malte est nécessaire.

 

Des structures insuffisantes face aux besoins

Face à la croissance rapide de la population africaine, les structures de maternité sont insuffisantes. Le continent connaît une des plus fortes croissances démographiques au monde avec des millions de naissances chaque année mais les infrastructures médicales manquent. Dans de nombreux pays, les maternités publiques sont saturées, mal réparties géographiquement et sous-équipées. Cette inadéquation entre les besoins et l’offre de soins est l’un des freins majeurs à la réduction de la mortalité maternelle et infantile.

Beaucoup de centres de santé locaux ne disposent pas de services obstétriques d’urgence ou de blocs opératoires fonctionnels. Ainsi, les cas nécessitant une césarienne ou une intervention chirurgicale doivent être transférés dans des hôpitaux distants, entraînant souvent des retards critiques. En outre, l’absence de protocoles standardisés de prise en charge nuit à la qualité des soins.

Les établissements de l’Ordre de Malte accompagnent les plus démunis en leur donnant accès à des consultations de qualité grâce aux capacités techniques et humaines renforcées avec l’aide de la Fondation Française de l’Ordre de Malte. A Elavagnon au Togo, l’hôpital géré par l’Ordre a sa propre maternité. Il propose des dispositifs mobiles pour aller à la rencontre des populations dans les zones reculées. Dans le cadre du dispositif de la « stratégie avancée », les soignants se rendent dans des endroits où il est très difficile de se déplacer. 

 

Des conditions de soins souvent critiques pour les mères et les nouveau-nés

Les conditions sanitaires dans de nombreuses maternités africaines sont dans une situation dramatique, et les conséquences sont lourdes sur la santé des mères et des nouveau-nés. Le manque d’équipements médicaux de base, l’insuffisance de personnel qualifié, l’absence de médicaments essentiels et la défaillance des services d’urgence rendent les accouchements dangereux, même lorsqu’ils sont a priori sans complications.

Dans certains centres de santé, les femmes accouchent à même le sol, sans hygiène adéquate, sans suivi médical avant, pendant ou après l’accouchement. L’électricité instable empêche parfois l’utilisation d’appareils vitaux comme les incubateurs, et l’eau potable n’est pas toujours disponible. Ces conditions favorisent la transmission d’infections, les hémorragies incontrôlées ou encore la détresse néonatale non prise en charge.

Le personnel médical, lorsqu’il est présent, travaille souvent dans des conditions extrêmement stressantes, avec peu de moyens et beaucoup de responsabilités. Ce contexte peut générer de graves erreurs ou des retards dans la prise en charge. Il est crucial de renforcer ces conditions de soins non seulement par des investissements matériels, mais aussi par des formations continues et un accompagnement psychologique du personnel.

C’est dans cette optique que la Fondation Française de l’Ordre de Malte aide au financement de 17 centres de santé en Afrique, avec des projets qui permettent le développement des structures locales, d’augmenter le matériel médical et d’accompagner la montée en compétences des soignants. L’objectif est clair : assurer à chaque femme un accouchement sans danger et offrir aux nouveau-nés un départ dans la vie dans les meilleures conditions.

 

Quels sont les enjeux sanitaires autour de la maternité en Afrique ? 

Les enjeux liés à la maternité en Afrique sont vastes, complexes et structurants pour l’avenir du continent. Au cœur de ces enjeux, se trouve la lutte contre la mortalité maternelle et néonatale, un indicateur clé de la santé publique. La grossesse et l’accouchement qui devraient être des moments heureux sont encore aujourd’hui des épisodes à haut risque pour des millions de femmes africaines.

Au-delà des décès évitables, un grand nombre de femmes subissent également des séquelles graves, comme des fistules obstétricales, des infections chroniques ou des traumatismes psychologiques. Ces complications affectent non seulement leur santé physique mais aussi leur intégration sociale.

La maternité est un moment déterminant pour la santé du nouveau-né : la qualité des soins périnataux influence directement la survie et le développement de l’enfant. Un mauvais départ dans la vie souvent lié à un accouchement non assisté ou à l’absence de soins néonataux peut entraîner des handicaps ou des retards de croissance irréversibles.

Autre problématique sanitaire majeure : le manque de personnel qualifié notamment dans les zones rurales. Beaucoup de centres de santé ne disposent ni de gynécologues, ni de sage-femmes formées, ce qui augmente considérablement les risques pendant l’accouchement. La Fondation Française de l’Ordre de Malte finance des formations pour développer les compétences du personnel local dans un certain nombre d’établissements en Afrique.

Les maternités sont un point d’entrée stratégique pour la prévention d’autres pathologies : dépistage du VIH, vaccination, nutrition maternelle et infantile. Il est alors essentiel de pouvoir accompagner les populations dans les pays où l’accès aux soins est limité.

 

Taux de mortalité maternelle et infantile encore trop élevés

Les taux de mortalité maternelle et infantile en Afrique subsaharienne sont parmi les plus élevés du monde malgré les progrès réalisés au cours des deux dernières décennies. Selon les dernières données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), une femme sur 45 meurt en couches en Afrique subsaharienne, contre une sur 5 400 en Europe. Ces chiffres traduisent une forte inégalité d’accès aux soins de santé de base.

Concernant les nouveau-nés, environ 1 bébé sur 26 meurt avant son premier mois de vie, souvent du fait d’un accouchement réalisé dans de mauvaises conditions, d’une infection non traitée ou d’une prématurité mal prise en charge. Les décès sont souvent évitables par des gestes simples : accouchement assisté, désinfection des outils, mise en couveuse, allaitement immédiat, vaccination.

Le problème n’est pas seulement technique ou médical, il est aussi structurel. Les systèmes de santé africains sont fragiles, sous-financés et inégalement répartis. Le taux de mortalité reflète aussi des facteurs sociaux : pauvreté, analphabétisme, mariages précoces, inégalités de genre, absence de transport d’urgence.

La Fondation Française de l’Ordre de Malte, à travers ses financements, lutte contre la mortalité infantile en soutenant des maternités de proximité avec une présence médicale renforcée et l’accès aux soins pour les femmes les plus vulnérables. Il est crucial de renforcer les politiques publiques de santé maternelle, mais aussi de mobiliser les acteurs privés et les bailleurs de fonds autour de cette urgence humanitaire silencieuse.

 

Manque d’accès aux soins prénataux, à l’hygiène et à l’accompagnement médical

Le manque d’accès aux soins prénataux et à l’hygiène de base est l’un des facteurs clés expliquant la vulnérabilité des femmes enceintes en Afrique. Elles sont encore trop nombreuses à ne bénéficier d’aucun suivi médical pendant leur grossesse. Elles ne consultent ni sage-femme, ni médecin avant l’accouchement. Cette absence de soins prénataux empêche la détection des complications comme l’hypertension gravidique, les infections urinaires ou la position anormale du fœtus qui peuvent toutes avoir des conséquences fatales si elles ne sont pas prises en charge à temps.

L’hygiène est un autre problème d’ampleur. Beaucoup de centres de santé n’ont pas accès à l’eau courante ou à des installations sanitaires sûres. Les accouchements se font parfois sans gants, avec du matériel mal stérilisé, dans des environnements insalubres. Cette situation accroît le risque d’infections graves : septicémies, infections néonatales, tétanos, etc.

L’accompagnement médical est également insuffisant : les femmes accouchent souvent seules ou accompagnées de personnel non formé. Le rôle des sage-femmes qualifiées est pourtant crucial pour détecter les urgences obstétricales, gérer la douleur, rassurer la patiente, et assurer les premiers soins au bébé.

La Fondation Française de l’Ordre de Malte agit concrètement pour améliorer cet accompagnement, en finançant la formation de sage-femmes et du matériel de soins. Les soins maternels doivent être un droit fondamental.

 

Pourquoi investir dans les maternités africaines ? 

Investir dans les maternités africaines, c’est répondre à un besoin humanitaire urgent et poser les bases d’un développement durable. Il ne s’agit pas seulement de sauver des vies à court terme mais aussi de renforcer les systèmes de santé, d’assurer la stabilité des familles et de promouvoir l’égalité entre les sexes.

En Afrique, chaque maternité construite ou réhabilitée est un lieu d’espoir : pour les femmes qui n’ont jamais accouché dans des conditions sûres, pour les enfants qui naissent dans un environnement protégé, pour les soignants qui peuvent enfin exercer leur métier avec dignité. C’est un investissement à impact direct, mesurable, durable.
Les bénéfices sont multiples : réduction de la mortalité, amélioration de la santé infantile, renforcement de la confiance dans le système de santé local, développement des compétences médicales locales, création d’emplois, etc. Ces structures deviennent aussi des relais pour d’autres actions sanitaires : nutrition, planning familial, vaccination, éducation à la santé.

La Fondation Française de l’Ordre de Malte accompagne des projets sur le long terme. Investir dans les maternités dans des pays marqués par de tels enjeux, c’est affirmer un engagement pour la vie, la dignité et la solidarité humaine.

 

Un levier direct pour sauver des vies et améliorer la santé publique 

Les maternités sont un levier immédiat et concret pour sauver des vies. Chaque structure mise en place ou renforcée permet d’éviter des drames humains et médicaux. L’impact est quantifiable : une maternité équipée permet de réduire jusqu’à 75 % des décès liés à des complications obstétricales, selon l’OMS. Les gestes de base comme l’oxygénothérapie, les césariennes d’urgence ou les soins néonatals font souvent la différence pour sauver des vies.

Mais l’effet de levier va plus loin. Les maternités bien intégrées dans les systèmes de santé améliorent aussi la qualité globale des soins de santé publique. Elles permettent de structurer les parcours de soin, d’identifier les zones de fragilité sanitaire et de mobiliser les ressources autour de la santé reproductive. Elles deviennent des centres névralgiques où peuvent se greffer d’autres services : nutrition infantile, soins post-partum, prévention des infections…

Acteur de référence en matière de santé materno-infantile, l’Ordre de Malte met en place des soins pour réduire la mortalité des mères et de leurs bébés. Depuis 2023, l’hôpital d’Elavagnon au Togo a lancé un programme avec un pôle dédié, un système d’urgence materno-infantile et un programme de sensibilisation et de prévention sanitaires, avec l’aide de la Fondation Française de l’Ordre de Malte.

 

Renforcer l’autonomie des femmes et stabiliser les communautés

Les maternités ne sont pas seulement des lieux médicaux : elles sont aussi des espaces d’autonomisation des femmes. En garantissant un accouchement sûr, en offrant un suivi médical régulier, en intégrant des formations en santé reproductive, ces structures permettent aux femmes de mieux contrôler leur santé, leur fertilité et leur avenir.

L’accès à des soins dignes renforce la confiance des femmes en elles-mêmes, les encourage à fréquenter les structures de santé, à s’informer sur leurs droits, à prendre des décisions éclairées sur leur vie. Cela contribue à briser le cercle de la pauvreté, à lutter contre les mariages précoces et à favoriser l’éducation des filles.

Par ailleurs, une communauté dans laquelle les femmes ne meurent plus en couches, où les enfants survivent à leur première année, est une communauté plus stable et plus prospère. Les maternités ont donc un impact social profond : elles soutiennent la cellule familiale, réduisent les tensions liées à la perte d’enfants ou de mères, renforcent la cohésion sociale.

La Fondation Française de l’Ordre de Malte contribue à cette défense de la dignité humaine. Elle aide des établissements offrant comme le Pavillon Sainte Fleur à Madagascar, des soins de qualité en obstétrique, en gynécologie et en néonatalogie au moindre coût pour qu’ils puissent être accessibles aux plus démunis.

 

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