Rencontre avec Oleksandra aidée par l’association Les Champs de Booz soutenue par la Fondation

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Oleksandra, réfugiée ukrainienne, a dû fuir son pays en guerre avec la Russie. Elle témoigne de son parcours et de l’accompagnement des Champs de Booz qui l’a aidée notamment à trouver un logement. En 2025, la Fondation Française de l’Ordre de Malte soutient à nouveau l’association pour qu’elle puisse développer ses actions en faveur de femmes seules réfugiées ou demandeuses d’asile à Paris. Comme Oleksandra, les bénéficiaires peuvent ainsi retrouver l’espoir d’un avenir serein.

Oleksandra, réfugiée ukrainienne, a dû fuir son pays en guerre avec la Russie.
©Les Champs de Booz

« Le 24 février 2022, je me suis retrouvée seule, très loin de mon pays, de mes parents, de mes amis, sans possibilité de rentrer chez moi, car mon pays était en guerre…En une seule journée, comme des millions d’autres Ukrainiens, j’ai perdu mon foyer, mon travail, mon statut social… Et cela, à 42 ans, quand ce n’est pas évident de repartir du zéro.

J’ai pris la décision de venir en France, où j’avais fait mes études quand j’étais plus jeune, donc je connaissais la langue. Pendant deux ans, j’ai changé plusieurs fois d’hébergement, enchaîné quelques petits boulots et des travaux bénévoles ; j’ai aussi connu le chômage. Je ne savais plus quoi faire, où vivre, comment gagner ma vie, comme des millions de mes compatriotes dispersés à travers le monde.
Finalement, je me suis retrouvée dans une chambre sans fenêtre, en sous-location dans la banlieue parisienne. Le locataire profitait de notre situation pour nous vendre son « aide » à prix élevé, mais il voulait gagner davantage en louant la chambre pour les fêtes du Nouvel An, et il m’a demandé de partir. Je n’arrivais plus de trouver un logement avec mon petit budget et sans contrat…

Il fallait que je prenne une décision : mon séjour en France était-il temporaire et je repars en Ukraine ou allais-je m’installer ici pour de bon, car la fin de la guerre en Ukraine semblait bien lointaine. Je ne rêvais que de retrouver mon indépendance, comme avant, dans ma vie d’autrefois, mais cela paraissait incroyablement compliqué : il me manquait du temps, des papiers, de l’argent… et du courage moral, car toute ma famille et mes proches étaient loin, et je n’avais personne pour me donner un coup de main.

C’est dans ce moment de désespoir qu’un voisin m’a parlé des Champs de Booz, une association qui soutient les femmes isolées. Je m’y suis rendue et, après quelques entretiens dans une ambiance bienveillante avec les membres de l’association, on m’a annoncé que je disposerais d’une chambre en colocation avec d’autres femmes, au 10ème arrondissement de Paris. Je n’arrivais pas à y croire ! N’ayant jamais été habituée à recevoir de l’aide, cela me semblait un miracle : j’avais enfin un endroit où loger pendant une année !

Cette certitude dans l’avenir proche m’a donné des forces. En un an, j’ai pu me reconstruire à tous les niveaux : j’ai retrouvé un travail dans mon domaine de spécialité, comme en Ukraine. J’ai quitté les petits boulots et monté une entreprise. J’ai commencé à gagner ma vie, j’ai remboursé mes dettes et même mis de côté un peu d’argent pour pouvoir louer une nouvelle chambre. J’ai aussi tissé des liens dans le quartier, tant pour le travail que pour la sociabilité, et j’ai trouvé des amies parmi mes voisines.

Tout au long de mon séjour, sans pression, je sentais le soutien des membres des Champs de Booz. Je suis infiniment reconnaissante pour cette année passée grâce à eux et je sais que sans leur aide précieuse, il m’aurait été impossible de retrouver mon indépendance.

Et une autre surprise m’attendait, venant de moi-même : grâce aux Champs de Booz moi qui ne m’imaginais vivre qu’en appartement individuel, j’ai adoré la colocation. »

Oleksandra

La Fondation Française de l’Ordre de Malte accompagne des actions de proximité ou des associations qui répondent aux besoins réels des personnes en difficulté.

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