Article paru sur le site de l’Ordre Souverain le 10/01/2020
Monsieur le Doyen, Excellences, Mesdames et Messieurs,
Je vous adresse à tous chaleureusement la bienvenue. Nous nous retrouvons au début d’une nouvelle année pour le traditionnel échange de vœux avec l’espoir que l’année qui vient de commencer soit riche de perspectives encourageantes de paix et de dialogue dans le monde. J’adresse un salut particulier aux ambassadeurs qui participent pour la première fois à cette audience avec le corps diplomatique accrédité près l’Ordre souverain de Malte.
Je remercie vivement l’ambassadeur du Cameroun, Son Excellence Antoine Zanga – depuis cette année, Doyen du Corps diplomatique – pour son discours que j’ai beaucoup apprécié.
Je voudrais dès maintenant exprimer ma grande préoccupation pour les tensions croissantes de ces derniers jours en Irak, en Iran et en Libye. L’Ordre souverain de Malte fait sien l’appel à la paix et à la réconciliation adressé par Sa Sainteté le pape François à l’occasion de la 53ème Journée mondiale pour la Paix, le premier janvier dernier.
Ces dernières années, le nombre de personnes qui souffrent de la faim a diminué, de même que le taux de mortalité infantile : deux indicateurs importants du progrès humain. Cependant, cette tendance risque de s’inverser à cause des actions humaines et non pour des causes naturelles ou liées au sous-développement. Les véritables raisons doivent être cherchées dans les guerres et les désordres civils. C’est un scandale et je vous invite, ambassadeurs, à ne pas cesser de rappeler aux gouvernements ce danger intolérable. Mon vœu est donc que la diplomatie humanitaire devienne toujours plus un instrument indispensable pour promouvoir le dialogue et la paix et résoudre les conflits décennaux qui ensanglantent de nombreuses parties du monde.
Nous laissons derrière nous une année difficile. Les crises humanitaires en Syrie, mais aussi celles au Yémen et au Venezuela, le drame des Rohingyas au Myanmar, produisent un nombre toujours plus élevé de déplacés et de réfugiés qui cherchent un refuge dans les pays voisins, désormais au bord de l’effondrement. En plus des grandes crises tristement connues, il y a les crises plus silencieuses, qui se jouent loin des pages des journaux et des projecteurs : je pense aux crises et aux conflits gelés dans les Balkans occidentaux et dans le Caucase méridional, parmi lesquels la Géorgie. En Afrique, aux tensions en Érythrée, au Burundi, en République démocratique du Congo et au Mali. Mais aussi aux urgences dans le Triangle du Nord en Amérique centrale, en Haïti et sur l’île de Mindanao aux Philippines.
Nous assistons à un dramatique record négatif du nombre de personnes contraintes à recourir à la protection humanitaire : plus de 130 millions dans 42 pays environ.
Selon les derniers rapports des Nations Unies, un enfant sur quatre vit dans un État frappé par des violences ou des actes terroristes. Une donnée qui nous attriste, au lendemain de la Journée internationale pour les droits de l’enfance et de l’adolescence qui, en novembre 2019, a fêté ses trente ans. Les enfants sont les sujets les plus faibles quand un conflit, ou une catastrophe naturelle, cause l’effondrement des services de base. Notre pensée va à toutes les populations frappées par le prolongement de conflits ou de crises humanitaires qui déterminent une aggravation supplémentaire de leurs conditions de vie.
Cette année s’est ouverte sur les images dramatiques venues d’Australie, en proie depuis des mois à des incendies dévastateurs qui ont tué des dizaines de personnes et détruits des millions d’hectares de terrain, mettant en péril la survie de nombreuses espèces d’animaux autochtones. L’urgence climatique et environnementale, pendant des années négligée, si ce n’est même niée, continue de montrer ses violents effets, provocant des tempêtes, des inondations, des typhons, la sécheresse partout dans le monde. L’intensification de phénomènes météorologiques violents est un des facteurs à la base du phénomène migratoire.
Comme l’a déclaré lors du récent sommet sur le climat à Madrid le Secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres : “Le choix doit se faire entre l’espoir d’un monde meilleur et la capitulation”.
Le rôle des organismes humanitaires qui travaillent pour alléger les souffrances et pour le bien commun de l’humanité est de plus en plus essentiel dans un moment historique où sont parfois remis en question les principes et les valeurs qui se trouvent à la base des démocraties, valeurs comme la solidarité, l’égalité, le respect des droits de l’Homme et des droits civils.
Je m’interroge : qu’avons-nous retenu des enseignements subis du “court vingtième siècle”? L’Union Européenne, née des décombres des deux grandes guerres mondiales, s’essouffle tandis que croissent des mouvements qui brandissent des sentiments de fermeture et d’incompréhension, invoquant la levée de murs et de barrières, trente ans précisément après la chute du Mur, symbole d’opposition idéologique, de rejet de la liberté, et de conflit entre blocs opposés.
Nous ne pouvons pas ne pas regarder avec préoccupation ces phénomènes et ne pas reconnaître dans la mission de l’Ordre de Malte un antidote au mépris envers les “différents”, à l’indifférence face à la douleur des autres, à l’affirmation de l’individualisme. Nos 80 000 bénévoles, présents dans 120 pays du monde, notre réseau diplomatique qui embrasse 109 États et les organismes internationaux les plus importants, nos 13 500 membres et 42 000 professionnels de la santé œuvrent tous les jours pour donner espoir et soulagement à ceux qui souffrent de leur âge avancé, d’un handicap, d’une maladie ou de la pauvreté.
Le moment de l’année où cette myriade d’activités devient particulièrement évidente est la Journée mondiale des Pauvres, instituée par le pape François et dont la troisième édition a eu lieu en novembre dernier. Les initiatives nées pour témoigner de la présence quotidienne de l’Ordre aux côtés des personnes qui souffrent ont été très nombreuses dans le monde entier. L’an dernier, plus de 1 000 centres d’assistance de jour dirigés par l’Ordre de Malte dans le monde entier ont offert des soins médicaux, un soutien psychologique, des biens de première nécessité, des repas chauds, ainsi que la possibilité pour les sans domicile fixe ou les personnes vivant dans un état de pauvreté d’accéder à des douches et faire leurs lessives. Ne serait-ce qu’en Italie, en 2018, 470 000 repas et 85 000 vêtements ont été distribués.
Nous avons fait nôtre le vibrant appel du Saint Père à renforcer le réseau de soutien aux “familles contraintes de quitter leurs terres pour chercher des moyens de subsistance ailleurs; aux orphelins qui ont perdu leurs parents ou qui ont été violemment séparés d’eux pour être exploités brutalement; aux jeunes à la recherche d’une réussite professionnelle, qui se voient refuser l’accès au travail en raison de politiques économiques aveugles; aux victimes de nombreuses formes de violence, de la prostitution à la drogue, et humiliées au plus intime”.
A tous, nous tendons la main : dans les villes occidentales où nous distribuons des repas aux sans-abris, sur les continents africain et asiatique où, entre guerres oubliées et sécheresse, nous dirigeons des hôpitaux et des programmes d’assistance médicale, le long des principales routes migratoires où nous offrons protection et premiers secours.
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Ces dernières années, l’action de l’Ordre souverain de Malte s’est concentrée en particulier sur la lutte contre le trafic d’êtres humains. Un phénomène odieux dans lequel est lourdement impliquée la grande criminalité internationale. Il y a quelques mois, nous avons organisé à Paris une conférence “Comment mieux combattre le trafic sexuel des femmes en Afrique occidentale et soutenir leur réhabilitation”, réunissant des diplomates, des universitaires, des hommes politiques, des représentants d’institutions européennes et nigérianes, des organisations catholiques et de congrégations religieuses, et des consultants dans le domaine psychosocial.
Dans son intervention, le Grand Chancelier a rappelé le travail effectué par l’Ordre de Malte au Nigeria où, au début de l’année 2019, avec le soutien de l’un de nos deux ambassadeurs chargés de lutter contre le fléau du trafic d’êtres humains, a été inauguré un centre d’accueil à Lagos, pour offrir des soins, une protection et une possible réhabilitation aux femmes victimes de trafic qui rentrent dans leur pays. La contribution de l’Ordre de Malte dans ce domaine si dramatique émerge aussi au sein de la communauté internationale. A Genève, notre mission auprès des Nations Unies participe activement à des campagnes et initiatives pour solliciter des réponses plus efficaces et maintenir une attention haute sur l’esclavage, qui, aujourd’hui plus que jamais, a atteint des chiffres très élevés.
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Je voudrais, chers Ambassadeurs, vous tenir informés d’un autre projet important de l’Ordre de Malte, qui concerne la valorisation du précieux travail fourni sur le terrain, souvent dans des zones de crises si ce n’est de guerre, par les Organisations et institutions religieuses. De tels organismes sont en effet souvent déjà présents sur le terrain et ainsi en mesure de mieux se mouvoir que d’autres dans ces décors caractérisés par des situations de crise. Depuis plusieurs années – je me souviens du symposium de 2015 à Genève et de la participation au sommet humanitaire mondial d’Istanbul de 2016 – l’Ordre de Malte travaille à promouvoir cette action et a récemment rédigé un document réunissant les principes clés que les religions monothéistes embrassent, comme le caractère sacré de la vie humaine et la protection des lieux de culte. Le document – Religious compact -, rédigé avec la contribution de représentants des religions catholique et islamique, sera présenté dans les prochains mois. Il contient des principes et des lignes directrices sur le rôle que les communautés et les institutions religieuses peuvent jouer pour aider à résoudre les situations de crise, en atténuer les effets sur les populations concernées et améliorer la fourniture et la distribution des aides alimentaires. La dimension religieuse ne doit pas être considérée comme un problème ou comme une cause de conflit, mais au contraire comme une opportunité pour surmonter les crises.
Nous sommes convaincus que ce document peut apporter une contribution importante au dialogue interreligieux et aider à mieux gérer et alléger les conséquences des situations de conflit sur les populations impliquées, sous le signe de valeurs partagées par toutes les religions.
Il est désormais clair pour tous que la valeur ajoutée des organisations religieuses réside essentiellement en trois éléments : le fait qu’elles sont, à commencer par l’Ordre de Malte, prêtes à rester sur le terrain pour de longues périodes, de là dérive une crédibilité peu commune auprès des populations locales; le fait que l’aide humanitaire mise en place par la Communauté internationale ne concerne en général que les besoins matériels des populations frappées, tandis que les institutions religieuses se soucient aussi des exigences spirituelles, souvent négligées lors des grandes interventions humanitaires; le fait que le recours à la “carte de la religion” permet de trouver plus facilement, souvent dans des contextes sociaux caractérisés par la tradition et par des facteurs fortement religieux, un dénominateur commun avec les groupes les plus réticents à accueillir l’aide internationale.
En octobre, l’Ordre souverain de Malte et le gouvernement hongrois ont signé à Budapest un memorandum d’entente pour renforcer la coopération et pour répondre correctement aux persécutions des minorités ethniques et religieuses en zone de crise.
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Certaines graves crises humanitaires que j’ai citées au début de mon discours connaissent une forte présence et action de l’Ordre de Malte. Dans les pays limitrophes de la Syrie, nous garantissons une aide médicale et des projets d’assistance sociale à de nombreux réfugiés. Au Liban, traversé depuis des mois par une très grave crise politique qui a de lourdes répercutions sur l’économie et le tissu social du pays, notre association nationale continue de fournir une assistance médicale dans les zones les plus pauvres du pays à travers 10 centres médico-sociaux et plusieurs cliniques mobiles, qui offrent une assistance aux Libanais et aux réfugiés sans faire aucune discrimination quant à leur confession religieuse. En Turquie, nous déployons des projets d’insertion et de réhabilitation pour les victimes de la guerre syrienne ; au nord de l’Irak, nous avons, ces dernières années, lancé d’importants projets pour la protection des groupes ethno-religieux – comme les chrétiens, les yazidis et les shabaks – et pour prêter assistance aux femmes victimes de traumatismes liés à la guerre, aux persécutions et aux violences infligées ces dernières années par l’État islamique. Le long des principales routes migratoires, comme celle de la mer Méditerranée, nos équipes travaillent, depuis plus de 10 ans, à porter secours lors de naufrages. Elles sont déployées à bord des bateaux de la Marine militaire et des Gardes côtes italiens et continuent d’œuvrer en mer grâce aux accords avec les institutions italiennes. Cette activité et les nombreux accords de coopération en place avec la République italienne seront au cœur des entretiens que j’aurai le 13 février prochain au Quirinal avec le Président Sergio Mattarella.
Cette année, nous célébrons les 900 ans de la mort de notre fondateur, le Bienheureux Gérard. Pour cet anniversaire très spécial, l’Ordre de Malte organise en novembre prochain un pèlerinage international en Terre Sainte. Une occasion de rappeler notre lien étroit avec cette région, où notre action reste solide. A Bethléem, Palestine, notre hôpital de la Sainte-Famille continue d’être un point de référence pour les familles palestiniennes. Avec 4 700 naissances par an, l’hôpital offre aussi des soins spécialisés aux enfants nés prématurés ou avec des maladies congénitales. Il s’agit de la seule structure médicale de la région à avoir une unité intensive de néonatologie.
Depuis septembre 2018, notre agence internationale d’aide humanitaire prête assistance en Colombie à des milliers de réfugiés fuyant le Venezuela. Avec des projets d’aide d’urgence, le Malteser International contribue à offrir aux réfugiés de meilleures conditions de vie. Une attention particulière est accordée aux contrôles médicaux et à la distribution de compléments alimentaires, eu égard au fait que de nombreuses personnes souffrent de malnutrition. Sur le continent américain toujours, une nouvelle mission médicale de l’association cubaine de l’Ordre de Malte s’est tenue en République Dominicaine. Une équipe de 85 médecins, infirmiers, pharmaciens, physiothérapeutes et bénévoles, a visité environ 1 000 patients qui avaient besoin d’une aide médicale. Depuis plus de 15 ans, l’association cubaine organise des missions médicales qui prévoient également la distribution gratuite de médicaments. La prochaine mission est prévue en mars. Au Salvador, les huit cliniques de l’Ordre continuent leur importante activité d’assistance médicale pour 130 000 patients par an, tandis que l’Association hondurienne a pu apporter sa contribution dans la lutte contre l’urgence dengue qui a frappé le pays.
Notre présence continue de croître également sur le continent africain, où l’Ordre travaille à améliorer la vie des communautés locales et à atténuer les effets désastreux des changements climatiques. Dans le nord de l’Ouganda, nous avons réussi à apporter la “logistique” nécessaire pour l’exploitation de l’énergie solaire, ce qui, selon nos estimations, a rendu possible à pas moins de 100 000 personnes de vivre sur leur propre territoire. Cela vaut également pour les villages du Soudan du Sud et de la République démocratique du Congo où les projets de l’Ordre ont garanti l’accès à l’eau potable et ainsi facilité la fréquentation scolaire pour de nombreuses jeunes filles qui, sans cela, seraient contraintes de parcourir des kilomètres à pieds chaque jour pour s’approvisionner en eau. En République démocratique du Congo toujours, l’Ordre de Malte a envoyé une équipe d’urgence pour faire face à la nouvelle épidémie d’Ebola survenue dans le pays l’été dernier : en étroite collaboration avec le ministère de la Santé congolais et avec l’Organisation mondiale de la Santé, le Malteser International permet des mesures d’hygiène et de prévention, en plus de conduire des campagnes de sensibilisation pour contenir l’épidémie. Au Bénin, pays où je me rendrai en visite officielle d’ici quelques jours, l’Ordre dirige un hôpital qui dessert environ 5 000 familles, avant cela obligées de se rendre dans des lieux de soins lointains, le long de routes souvent tortueuses et dangereuses.
Dans certains pays plus vulnérables aux changements climatiques, l’Ordre développe des programmes pour réduire les risques de catastrophes naturelles. Je fais référence en particulier au Myanmar où les pluies de mousson fréquentes mettent en danger les communautés locales, et au Pakistan où, dans la région de Sind, depuis 2015, notre agence internationale d’aide humanitaire travaille en contact étroit avec la population locale afin d’améliorer les capacités à réagir à des phénomènes fréquents pour la région, comme les inondations, les tempêtes et les tremblements de terre. En Thaïlande également, deux graves tempêtes ont frappé l’automne dernier 400 000 familles environ dans de nombreux villages. L’Ordre est intervenu dans l’urgence, fournissant des médicaments et des vivres.
Le mois dernier, nos bénévoles albanais sont immédiatement intervenus pour secourir la population victime du tremblement de terre qui a frappé l’Albanie. Avec eux est aussi intervenue rapidement une équipe du Corps italien de secours de l’Ordre de Malte, qui, avec des années d’expérience dans la gestion des urgences, a contribué à soutenir les autorités locales dans l’assistance aux déplacés.
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Les activités médicales et sanitaires de l’Ordre de Malte font d’importants progrès dans le domaine de l’assistance médicale aux personnes âgées. En Angleterre, plus de 70 maisons d’accueil offrent des approches intégrées pour stimuler les activités cognitives et physiques des patients. En France, dans la maison de soins près de Paris dirigée par l’Ordre, que j’ai eu le plaisir de visiter il y a quelques semaines, on expérimente l’utilisation de l’intelligence artificielle avec des robots en mesure d’interagir avec les êtres humains, favorisant la socialité et la stimulation intellectuelle des personnes âgées.
L’Ordre de Malte est très attentif aux nouvelles formes d’exclusion, comme le handicap, la marginalisation, la solitude, les maladies rares et la fracture numérique qui représentent une grave urgence sociale. Ces thématiques seront approfondies par un Envoyé spécial de l’Ordre qui élaborera des propositions opérationnelles spécifiques à ce sujet.
Les camps d’été pour jeunes handicapés continuent d’attirer des centaines de jeunes du monde entier. Le camp international qui s’est déroulé en Allemagne en août dernier a réuni plus de 500 jeunes, bénévoles et handicapés, provenant de 24 pays. Un projet débuté en 1983, qui s’est développé année après année, jusqu’à la naissance d’une édition Asie-Pacifique qui est venue compléter l’édition européenne. Nos bénévoles italiens et australiens sont déjà au travail pour offrir, dans les meilleures conditions, une semaine de détente, d’activités culturelles, de prière et d’amitié aux hôtes des deux éditions qui auront lieu en 2020 à Rome et à Brisbane. Au Liban également, les camps de Chabrouh continuent de représenter un moment de partage mais aussi de formation pour nos jeunes bénévoles qui, avec cette expérience, vivent la souffrance des personnes qu’ils accompagnent, comprenant pleinement le message chrétien exprimé remarquablement par les mots de saint Thomas : “la douleur, partagée, est diminuée de moitié, la joie partagée est doublée”.
Je souhaite ici rappeler le précieux travail de nos jeunes bénévoles lors des Journées mondiales de la Jeunesse qui se sont déroulées au début de l’année 2019 à Panama. Un rendez-vous qui a vu travailler ensemble des bénévoles de l’Ordre provenant de nombreuses associations afin d’offrir une assistance aux pèlerins avec une attention spécifique aux personnes ayant besoin de soins particuliers. Une tradition qui se réitère chaque année également lors de nos nombreux pèlerinages, internationaux comme nationaux. Je me souviens de celui de Lourdes auquel participent environ 7 000 personnes, membres, bénévoles et malades, mais aussi les pèlerinages italiens d’Assise et de Lorette, auquel j’ai personnellement participé, toujours avec grande joie.
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En 2019, suite à l’établissement des relations diplomatiques avec la République Fédérale d’Allemagne, je me suis rendu en visite officielle à Berlin où je me suis entretenu de manière fructueuse avec le président fédéral et le président du Bundestag. J’ai pu y visiter certaines de nos structures qui accueillent des familles d’immigrés et de réfugiés et leur donnent la possibilité de s’intégrer dans les communautés locales. Au cours de l’année j’ai aussi été reçu par les chefs d’État de la Slovénie et de la Bulgarie, avec qui les rapports diplomatiques en place sont très solides et s’expriment dans de nombreux projets sociaux. J’ai eu le plaisir d’accueillir le Président de la Lituanie et j’ai été reçu à l’UNESCO précisément l’année où nous célébrons le 25ème anniversaire de l’établissement de la première mission permanente de l’Ordre de Malte aux Nations Unies. Au cours de mon intervention à la Conférence générale, je me suis notamment interrogé sur le si et le comment concilier principes et valeurs ethniques avec les formules de l’intelligence artificielle.
Au cours de l’année, nous avons relancé avec le Gouvernement de l’Équateur, nos rapports d’amitié et de collaboration.
Pour le Grand Chancelier aussi, l’année passée a été intense, marquée par de nombreuses visites, parmi lesquelles la visite officielle au Pérou en août et, récemment, le voyage en Australie pour la neuvième conférence Asie-Pacifique de l’Ordre de Malte, un rendez-vous annuel éprouvé et qui témoigne de la présence croissante de l’Ordre dans ces régions.
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Il ne fait aucun doute que l’année passée a été aussi riche de rendez-vous pour notre gouvernement. Comme vous le savez, en mai dernier, a eu lieu le Chapitre général et les résultats ont donné un signal important de continuité qui nous permet de poursuivre le délicat processus de réforme constitutionnelle en cours qui prévoit, entre autres choses, une attention particulière à la formation spirituelle de nos membres profès.
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Chers Ambassadeurs, c’est à travers la coopération et le dialogue constructif basé sur les principes du respect de la dignité humaine que nous pouvons contribuer à mettre fin aux crises, aux violences et offrir un futur meilleur aux nouvelles générations. C’est de cela que s’inspire la mission de l’Ordre de Malte selon l’exemple de l’action de saint Basile, représenté sur l’autel de l’Église Sainte-Marie de l’Aventin, œuvre de Giovanni Battista Piranesi, qui resplendit de nouveau grâce à l’importante intervention de restauration terminée en début d’année dernière.
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Pour conclure mon discours, je souhaiterais remercier chacun d’entre vous pour l’importante contribution que vous apportez au quotidien pour prévenir et réduire la vulnérabilité de notre monde et pour promouvoir, en même temps, les valeurs partagées de paix et de cohabitation.
Je vous souhaite, ainsi qu’à vos familles et aux pays que vous représentez, une heureuse année 2020.